L'embellie sur le marché de l'emploi espagnol touche à sa fin

Selon les chiffres de l'enquête trimestrielle de l'Institut national de la statistique espagnol, le taux de chômage est reparti à la hausse, à 8,03%. En crise, le secteur de la construction a détruit de nombreux postes. Un mauvais point pour le gouvernement à cinq mois des élections.

Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, l'avait pourtant promis : avant la fin de cette année, le taux de chômage devait refluer "clairement" en deçà de la barre des 8%. Las ! Les données publiées ce vendredi matin par l'Institut national de la statistique font ressortir au contraire une progression du chômage. Le taux passe de 7,95% au deuxième trimestre, à 8,03% au troisième. Au premier trimestre, il s'affichait 8,47% contre 8,15% au troisième trimestre 2006. Autant dire que l'embellie, sur le front de l'emploi, est sans doute terminée, comme le souligne Jésus Castillo, économiste, spécialiste de ce pays chez Natixis.

La progression du chômage est cependant logique. C'est en effet dans le secteur de l'immobilier - en crise - que la dégradation du marché de l'emploi a été la plus forte. Le taux de chômage, dans la construction, est ainsi passé de 5,7% au deuxième trimestre de cette année, à 6,12% au troisième. Les autres destructions d'emplois ont eu lieu dans les services et l'agriculture, mais sont essentiellement dues à la fin de contrats saisonniers dans ces secteurs.

Dans ce contexte, les spécialistes de Natixis estiment ainsi que l'économie espagnole est en passe d'opérer un "soft landing" (atterrissage en douceur), avec une croissance du PIB à 3,8% en 2007 (contre 3,9% en 2006) et à 2,8% en 2008. Ce qui ne fait pas forcément l'affaire de chef du gouvernement. Zapatero avait, en effet, fait de la croissance forte, associée à la lutte contre le chômage et les emplois précaires, l'un des points forts de sa politique économique.

Reste qu'à cinq mois des législatives, son palmarès économique passé est encore enviable, que ce soit sur la croissance, le chômage ou la discipline budgétaire, ne serait-ce qu'en comparaison avec la France...

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