ABN Amro : Barclays rélève son offre qui reste inférieure à celle du consortium

Barclays propose désormais 67,5 milliards d'euros dont 24,8 millairds en numéraire. Une somme encore inférieure aux 71 milliards du consortium. Pour financer son opération, il fait appel à deux banques chinoises.

Barclays a trouvé peut-être un joker en Asie. La banque britannique a annoncé ce lundi avoir ouvert son capital à deux investisseurs asiatiques, qui s'engagent à injecter jusqu'à 13,4 milliards d'euros en souscrivant à de nouvelles actions émises par Barclays, et qui sont prêts à l'épauler dans sa bataille pour ABN-Amro.

China Development Bank (CDB), banque contrôlée par l'Etat chinois, et la société d'investissements Temasek de l'Etat de Singapour, ont ainsi accepté d'investir dans Barclays en deux temps. Elles entrent tout d'abord dans le capital de la banque à hauteur respectivement de 3,1% et 2% du capital. CDB a payé son investissement 2,2 milliards d'euros au prix de 7,20 euros l'action, Temasek a déboursé 1,4 milliard d'euros au même prix. Cet investissement initial équivaut ainsi globalement à 3,6 milliards d'euros et donnera le droit aux deux nouveaux actionnaires de nommer chacun un directeur non exécutif dans le conseil d'administration.

Cet accord est déjà valable et n'est soumis à aucune condition. Barclays souligne que cette double alliance lui ouvre les marchés chinois et asiatique au sens large et s'inscrit pleinement dans sa stratégie de croissance.

En un deuxième temps, et une fois la fusion entre Barclays et ABN-Amro complétée, CDB investira 7,6 milliards d'euros supplémentaires dans de nouvelles actions Barclays, payant cette fois 740 pence par action, portant sa participation à environ 7% dans le groupe élargi. Temasek investira de son côté 2,2 milliards d'euros et verra la sienne passer à environ 3 %. Les deux investisseurs asiatiques ne franchiront cette deuxième étape (qui leur demandera un effort financier de 9,8 milliards d'euros) que si Barclays parvient à prendre le contrôle d'ABN-Amro.

Au total, ce sont 13,4 milliards d'euros qui pourraient ainsi affluer dans les caisses de Barclays. Cette somme permet à la banque dirigée par John Varley de porter son offre sur ABN-Amro d'environ 65 milliards d'euros actuellement à environ 67,5 milliards d'euros, dont 24,8 milliards en numéraire. Cette nouvelle offre reste inférieure à l'offre proposée par le consortium mené par Royal Bank of Scotland (71,1 milliards d'euros).

La Chine dispose d'énormes réserves en monnaies étrangères et Pékin avait déclaré à maintes reprises l'intention d'investir à l'étranger. La banque chinoise et Temasek serait prêts à pater 740 pence par action Barclays, contre un prix de clôture de la banque britannique de 713 pence, vendredi à Londres.

L'influence que gagneraient ces deux investisseurs asiatiques, notamment la banque chinoise, sur un grand établissement financier européen pourrait susciter toutefois des controverses. L'initiative de Barclays, si elle se confirme, tombe le jour où le consortium formé par Royal Bank of Scotland, Fortis et Santader, lance officiellement son offre sur ABN-Amro, qui doit rester ouverte jusqu'au 5 octobre. Des rebondissements sont à attendre...

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