Bruxelles plaide pour une phase 3 du système des quotas de Co2 entre 2013 et 2020

Après une première phase très contestée, la Commission Européenne veut crédibiliser le marché des quotas. Et songe à associer d'autre gaz à effet de serre au Co2.

Déterminée à donner des gages de la pérennité du système d'échange de quotas de Co2 (EUTS) en Europe, la Commission Européenne a laissé filtrer quelques informations sur le devenir du marché. Selon un haut fonctionnaire européen, une troisième phase de l'EUTS devrait être organisée sur la période 2013/ 2020. Cette période présente l'intérêt de correspondre à l'objectif d'une réduction des émissions de Co2 de 20 % que s'est fixé l'Europe d'ici 2020.

La première étape de l'EUTS, qui se terminera en mai 2008, était une phase de test ; mais son bilan est proche de l'échec. L'Europe a en effet attribué trop de quotas aux entreprises, et la tonne de Co2 a sombré. Elle se traite aujourd'hui à 0,05 centime, ce qui représente tout juste le prix de la transaction auprès des intermédiaires financiers. Le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, a donc à coeur de crédibiliser le système. Une allocation plus stricte de quotas a été organisée pour la seconde phase, qui coure de mai 2008 à fin 2012. Selon la Deutsche Bank, les entreprises européennes devraient se retrouver entre 2008 et 2012 face à un déficit de 200 millions de tonnes de quotas, ce qui devrait tirer les cours à la hausse.

Cette analyse semble être confirmée par les déclarations d'un haut fonctionnaire européen à Reuters, qui confirme que la phase 2013/2020 sera encore plus rigoureuse en terme d'allocations de quotas. Si l'Europe veut effectivement atteindre son objectif d'une réduction de 20 % de ses émissions de Co2 entre 1990 et 2020, celà suppose de faire passer le niveau d'émission de Co2 de 5 810 millions de tonnes à 4 648 millions de tonnes en 2020. Une contrainte qui pèsera bien sûr aussi sur l'habitat et les transports, mais les entreprises seront inévitablement mises à contribution vu l'importance de l'effort demandé à tous les émetteurs de Co2. Les émetteurs de méthane et d'oxyde nitrique, des gaz à effet de serre nettement plus néfastes pour la couche d'ozone que le Co2, seront également mis à contribution, ce qui devrait augmenter l'activité du marché de l'EUTS.

Les détenteurs de quotas pourront de surcroît les conserver entre la phase 2 et la phase 3. Or s'ils anticipent une phase 3 plus rigoureuse, et donc des prix plus élevés pour le Co2 sur la phase 3, ils auront tendance à les thésauriser plutôt que de les céder sur le marché.

Ces déclarations soutiennent la thèse d'une forte hausse de la tonne de Co2 dans les années à venir : la Société Générale ou Morgan Stanley anticipent des prix évoluant entre 35 et 40 euros à terme, contre 22 euros aujourd'hui.

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