Le russe Ioukos affiche plus de 20 milliards d'euros de dette

Les comptes de l'ancien numéro un du pétrole russe révèlent une dette de 20,67 milliards d'euros. Le pétrolier américain Chevron ainsi que d'autres compagnies étrangères sont en lice pour se partager la dépouille de Ioukos. Mais les groupes russes Gazprom et Rosneft contrôlés par Moscou sont pressentis comme les favoris.

709.153.011.953,90 roubles ! Au kopek près, c'est le montant total de la dette contractée par l'ancien numéro un du pétrole russe auprès de ses 68 créanciers, a estimé ce lundi Nikolaï Lachkevitch, le liquidateur judiciaire de Ioukos. Les comptes du groupe, mis en faillite en juillet 2004 après l'emprisonnement de son président Mikhaïl Khordorkovsky, affichent ainsi un solde débiteur de 20,67 milliards d'euros.

Plus de la moitié de cette somme, soit très exactement 429,256 milliards de roubles, est réclamée par le Fisc russe pour des arriérés d'impôts. Le deuxième créancier est le groupe Rosneft avec 263,693 milliards de roubles, suivi de Tomskneft avec 12,256 milliards de roubles, puis de Samaraneftegaz avec 1,850 milliard de roubles. Dans son communiqué, le liquidateur judicaire précise qu'à la fin du mois de janvier, il avait reçu 142 plaintes émises par 68 créanciers. Ces derniers n'étaient que 47 au précédent pointage en octobre.

Les actifs restants de Ioukos, qui seront mis en vente d'ici quelques semaines, ont été évalués à plus de 17 milliards d'euros. L'américain Chevron, ainsi que d'autres compagnies occidentales, pourraient se porter candidats pour l'acquisition de certains de ces actifs. "Nous avons reçu une lettre de Chevron et d'un certain nombre d'autres grandes compagnies internationales au sujet de leur intérêt pour un rachat de certains actifs de Ioukos, notamment dans l'amont", avait déclaré à ce sujet Nikolaï Lachkevitch la semaine dernière.

Chevron a depuis reconnu être à la recherche de nouvelles opportunités d'investissement en Russie mais s'est refusé à tout commentaire spécifique sur Ioukos. La compagnie reste "engagée dans le secteur russe de l'énergie et y recherche des opportunités d'investissement à long terme. A ce titre, nous envisageons un grand nombre de possibilités", avait alors répondu une porte-parole.

La partie sera toutefois difficile pour le groupe américain. Gazprom, le monopole public russe du gaz, et le groupe pétrolier Rosneft, lui aussi contrôlé par Moscou, sont considérés comme les grands favoris pour la reprise des actifs restants de Ioukos, que le Kremlin souhaite vendre au plus offrant cette année.

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