Le groupe de travail sur l'avenir de la filière automobile en France et de ses emplois va créer un fonds d'urgence de 15 millions d'euros pour les besoins de formation des sous-traitants du secteur, a indiqué vendredi son président, Dominique de Calan. Le secteur automobile traverse actuellement une zone de tourmente.

"Le groupe de travail aura quatre tâches principales, la première étant de synthétiser toutes les études prévisionnelles et avoir avant la fin de l'année une photographie sur ce que sera l'automobile en Europe en 2010", a déclaré M. de Calan, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Le but est de réfléchir à la manière d'"adapter les compétences" des salariés, a-t-il précisé.

Comme "tout cela va prendre du temps", quatre caisses centralisant les contributions patronales à la formation (OPCA) "vont mettre de côté 15 millions d'euros de droits de tirage spécifique", a dit M. de Calan. Il ajoute : "S'il y a des besoins urgents, si des PMI sont touchées avant que la remise à plat ne soit faite, automatiquement elles savent qu'il y a des fonds disponibles".

Le groupe de travail qui a trois ans devant lui, aura aussi pour tâche d'évaluer les conséquences des changements du secteur sur l'effectif : est-on en surcapacité ou souscapacité ? quels sont les grands métiers à développer ?
M. de Calan a indiqué qu'il entend s'inspirer de la comparaison avec l'Allemagne, car "ce n'est pas un pays à bas coût et socialement, ils ont un niveau comparable aux nôtres".

Environ 300.000 personnes travaillent dans la branche automobile, y compris la sous-traitance. La délocalisation vers de nouvelles zones de consommation des pays émergents est "en marche", selon une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes SFAC, qui envisage pour la France la disparition de 20.000 à 30.000 emplois dans les trois ans.