La Banque de France maintient ses prévisions de croissance

Pour le troisième trimestre, la banque table sur une hausse du PIB de 0,6%, soit un acquis de croissance de 1,6%. L'emploi salarié privé a bien progressé au deuxième trimestre, selon les données concordantes du ministère de l'Emploi, de l'Unedic et de l'Acoss. L'inflation reste contenue à 1,2% en août.

Après l'OCDE, le FMI et la Commission de Bruxelles, qui ont revu en baisse ces derniers jours la croissance européenne, et singulièrement française, la Banque de France (BdF) apporte ce jeudi une touche d'optimisme. Elle a maintenu sa prévision d'une croissance de 0,6% du PIB pour le troisième trimestre 2007, dans son enquête mensuelle de conjoncture. Dans ces conditions, l'acquis de croissance pour 2007 à la fin du troisième trimestre serait ainsi de 1,6%, précise la BdF.

L'enquête montre par ailleurs une stabilisation du climat des affaires, dont l'indicateur s'est établi à 108, comme au mois de juin. "Selon les chefs d'entreprise interrogés, l'activité industrielle a progressé en juillet (...) Les prévisions d'activité à fin juillet pour le très court terme sont globalement stables", poursuit la banque.

Selon son enquête, le courant de commandes nouvelles s'est renforcé plus en France que sur les marchés étrangers. Les carnets de commandes restent jugés nettement supérieurs à la normale. Enfin, le taux d'utilisation des capacités de production s'est légèrement replié mais se situe toujours à un niveau élevé, au-dessus de sa moyenne de longue période. Les stocks de produits finis sont proches de leur niveau désiré.

Autre indicateur encourageant, l'emploi salarié dans le secteur concurrentiel a progressé au deuxième trimestre de 0,3% par rapport au trimestre précédent (+59.900 postes) et de 1,7% sur un an (+298.500), totalisant 17.948.600 salariés, selon les chiffres définitifs du ministère de l'Emploi publiés ce jeudi. Ces chiffres, qui sont supérieurs aux statistiques provisoires diffusées mi-août, confirment néanmoins un ralentissement des créations d'emplois salariés lors du deuxième trimestre.

"Cette décélération est principalement due au repli de l'intérim ce trimestre", souligne la Dares (direction du ministère de l'Emploi), faisant état d'une baisse du nombre d'intérimaires (-0,7%, soit -4.800 postes) après "la hausse exceptionnelle du trimestre précédent (+6,9%)". L'Unedic, dont le champ est légèrement plus étroit et couvre les entreprises affiliées à l'assurance chômage, fait état d'une progression proche, de 0,2% par rapport au trimestre précédent (+38.500 postes) et de 1,6% par rapport au deuxième trimestre 2006 (+255.900).

L'assurance chômage a totalisé 16.435.700 salariés dans les établissements affiliés fin juin, "un niveau jamais atteint auparavant", selon le régime d'assurance chômage. Selon l'Acoss, qui fédère les Urssaf chargées de collecter les cotisations sociales et dont le champ est encore différent, l'emploi salarié dans le secteur privé a crû de 0,4% au deuxième trimestre (+70.000), au même rythme qu'au premier trimestre, et de 1,6% (+280.000) sur un an pour atteindre 18 millions de salariés.

Enfin, les prix à la consommation ont progressé de 0,4% en août par rapport à juillet, soit une hausse de 1,2% sur les douze derniers mois, a annoncé jeudi l'Insee. Hors tabac, les prix ont augmenté de 0,3% sur un mois et de 1,1% sur un an. En données corrigées des variations saisonnières, les prix augmentent de 0,3% sur un mois et de 1,2% sur un an, précise l'Insee.


Le gouverneur de la Banque de France attend une croissance proche de 2% en 2007
Invité jeudi soir de la chaîne de télévision LCI, le gouverneur de la Banque de France (BdF), Christian Noyer, a jugé "probable" que la France atteigne une croissance "proche de 2%" en 2007, puis comprise entre 2 et 2,5% en 2008. "Mais cela suppose que nous ayons une bonne croissance au second semestre", a-t-il ajouté, reconnaissant un "trou d'air" au deuxième trimestre où la progression du produit intérieur brut s'était limitée à 0,3%, deux fois moins que prévu par la BdF. Lors de ses dernières prévisions annuelles, en juin, l'Insee prévoyait 2,1% de croissance en France pour 2007. De son côté, le gouvernement espère une croissance comprise entre 2 et 2,5%. La borne supérieure de cette fourchette (2,5%) a été jugée très difficile à atteindre par le gouverneur de la BdF. Cela "supposerait une croissance vraiment extrêmement bouillonnante à la fin de l'année", a-t-il observé. Interrogé sur l'envolée de l'euro, qui a dépassé jeudi 1,39 dollar, un niveau jamais atteint depuis sa création en 1999, Christian Noyer a pris la défense de la Banque centrale européenne (BCE), accusée d'alimenter la hausse par sa statégie de resserrement monétaire, mais qui, à ses yeux, a "un objectif qui est de maintenir la stabilité des prix".

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