L'assurance maladie et deux syndicats de médecins (CSMF et SML) se sont mis d'accord vendredi sur une revalorisation de la consultation des généralistes de 21 à 22 euros en juillet 2007, et, sous conditions, à 23 euros en juin 2008. "Nous avons accepté le principe d'une revalorisation du C (tarif de la consultation d'un généraliste) à 22 euros au 1er juillet 2007" a déclaré Frédéric van Roekeghem, directeur général de l'Uncam (Union nationale des caisses d'assurances maladie).

Toutefois, le bureau de l'assurance maladie (Uncam) a dénoncé samedi cet accord. Selon cette instance, composée du président de l'assurance maladie et de ceux des Sécurités sociales agricole et des indépendants, l'accord risque de "pénaliser" les malades et les assurés sociaux en cas de dérapage des dépenses d'assurance maladie. "Sous la pression du gouvernement, le directeur général de l'Uncam a signé un accord avec les syndicats de médecins qui s'éloigne des orientations fixées par le conseil" de l'assurance maladie, ajoute le bureau de l'Uncam. Le premier syndicat de médecins généralistes, MG-France, a dénoncé samedi l'accord conclu vendredi sur la revalorisation du tarif de la consultation, qui selon lui "ne répond pas aux attentes des médecins généralistes"

En revanche, le ministre de la santé et porte-parole du candidat UMP à la présidentielle, Xavier Bertrand, a salué samedi l'accord sur les tarifs des consultations des médecins généralistes, estimant qu'il s'agissait d'un "accord important" qui "ne demandera pas d'effort aux assurés sociaux". Tandis que le président du premier syndicat de médecins, la CSMF, Michel Chassang a estimé que l'accord n'était "pas à la hauteur" de ce qu'il voulait, et a souligné que le calendrier était "en retard": "Mais je pense que pour les généralistes c'est acceptable", a-t-il dit.

Au delà de la revalorisation des honoraires, l'accord conclu vendredi prévoit que les médecins, en échange de leur revalorisation, s'engagent à informer et sensibiliser leurs patientes âgées de 50 à 74 ans pour accroître le dépistage du cancer du sein par mammographie. L'objectif est de passer d'un taux de dépistage actuel de 66 % à 80 % d'ici trois ans. Les médecins traitants s'engagent sur un objectif de vaccination des plus de 65 ans contre la grippe de 75% d'ici trois ans, contre 63% aujourd'hui. Ils s'engagent aussi à poursuivre la démarche de "maîtrise médicalisée" des dépenses d'assurance maladie, qui a permis de dégager 600 millions d'euros d'économies en 2006 grâce à des réductions de prescription d'arrêts de travail et de médicaments. Notamment, pour 2007 et 2008, l'objectif est de continuer à diminuer les prescriptions d'antibiotiques, d'anti-cholestérols, d'anti-ulcéreux, d'anxiolytiques et de somnifères, trop souvent prescrits pour des raisons non médicalement justifiées.