La crise du "subprime" affecte peu le recrutement en France, selon Michael Page

La crise du "subprime" n'aurait pour l'heure que peu de conséquences négatives sur le recrutement des cadres par les banques et les directions financières d'entreprise en Europe et particulièrement dans l'Hexagone. Au contraire, les recruteurs traqueraient les spécialistes permettant de mieux contrôler les mouvements d'argent.

Seules dix missions de recrutement sur 150 auraient été annulé par des clients du cabinet de chasse de tête Michael Page à la suite de la crise des "subprime" qui secoue les banques. C'est peu, beaucoup moins que la dégringolade des demandes qu'avait engendré la crise de 2003, selon les consultants spécialisés du cabinet de recrutement. Ils affichaient, ce mardi 27 novembre un solide optimisme, simplement entaché par la difficulté de trouver les talents exigés d'urgence par leurs clients.

Même si ce jour Citigroup prévoit une nouvelle vague de suppressions d'emplois, après les 17.000 licenciements d'avril 2007, Michael Page souligne que l'Europe n'est pas touchée. A Londres, seuls 150 à 250 emplois auraient été supprimé par des filiales de banques suisses dans certaines activités de marché comme le fix income, contre un total de 35.000 licenciements enregistré en 2003. La France ne serait pas touchée. Au contraire, des profils francophones seraient activement recherchés hors de l'Hexagone, notamment en Suisse, au Luxembourg et en Italie, avec des salaires supérieurs de 20 à 30% à ceux pratiqués à Paris.

Mieux, selon les experts de Michael Page, la crise du subprime aurait généré une demande forte de spécialistes du contrôle, tant dans les banques et les assurances que dans les directions financières des entreprises. Et les salaires de ces techniciens bondiraient de 15 à 20 % par rapport à l'année 2006. Ce sont des contrôleurs internes, des spécialistes de la compliance (déontologie) qui sont recherchés dans les banques et les directeurs de la consolidation et ceux du contrôle interne par les directions financières d'entreprises. C'est donc un marché sous tension que décrivent les spécialistes de Michael Page en Finance et comptabilité.

D'autant plus que, à coup de "welcome bonus" et de "retention bonus", la "guerre des talents" s'intensifie pour attirer les bons profils, notamment les jeunes diplômés. "Il y a une pénurie de bons candidats" souligne Eric Le Touzé, directeur de la filière banque finance du cabinet de chasse. Les banques devraient réaliser quelques 80.000 embauches nettes en France dans les 10 prochaines années. Les recruteurs devraient alors se tourner dans l'avenir vers d'autres profils que les sempiternels sortants d'écoles de commerce et tester, comme leur confrères britanniques, des diplômés d'histoire ou de sciences humaines ...

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