Echec des négociations entre les syndicats de médecins et l'assurance maladie

Faute d'accord sur la revalorisation du tarif de la consultation, les syndicats médicaux appellent leurs troupes à une "mobilisation nationale en avril", c'est-à-dire juste avant l'élection présidentielle.

La Confédération des syndicats médicaux (CSMF), premier syndicat de médecins libéraux, déterminera le 25 mars les modalités d'une "mobilisation nationale" en avril, a-t-elle annoncé aujourd'hui à l'issue d'une négociation nocturne infructueuse avec l'assurance maladie sur le tarif de la consultation des généralistes. "Une fois de plus, l'UNCAM (assurance maladie) est restée sur une position fermée face à la revalorisation des honoraires médicaux, les repoussant aux calendes grecques et les conditionnant à des critères comptables inacceptables", proteste la CSMF.

"Les relations conventionnelles sont entrées dans une phase critique particulièrement grave", prévient la CSMF en qualifiant de "contrat de dupes" la convention médicale qui lie les médecins libéraux à la sécurité sociale. La CSMF demande à tous ses syndicats départementaux "de se retirer dès aujourd'hui de toutes les commissions conventionnelles", ces instances installées dans chaque caisse primaire qui font vivre la convention en régions.

L'assurance maladie et trois syndicats de médecins libéraux - CSMF, SML et Alliance - ne sont pas parvenus à s'entendre ce matin au terme d'une longue séance de négociations de sept heures dans la nuit de mercredi à jeudi, sur une hausse du tarif de la consultation des généralistes. Les praticiens réclament une hausse de 2 euros dès cette année, soit un tarif porté de 21 à 23 euros, aligné sur celui des spécialistes. L'assurance maladie de son côté propose une première hausse d'un euro à partir du 1er août, avant une éventuelle nouvelle augmentation "à l'horizon 2008" conditionnée à l'engagement des praticiens à limiter certaines prescriptions (arrêts de travail, antibiotiques, etc.).

Furieuse de ne pas avoir obtenu gain de cause, la CSMF brandit la menace d'actions dures. Dès ce matin, elle demandait à tous les médecins "de se tenir prêts à agir" et précisait que "le 25 mars, la CSMF déterminera, en assemblée générale, les modalités d'une mobilisation nationale prévue en avril". Ces menaces évoquent le dur conflit qui avait opposé les médecins et le gouvernement à partir de 1995, à l'occasion de la mise en oeuvre du plan Juppé de réforme du système de santé. Les médecins libéraux, en opposition frontale avec cette réforme, avaient alors exercé de multiples pressions politiques allant jusqu'à appeler au boycott des candidats de la majorité de droite lors des élections législatives qui suivirent la dissolution de l'Assemblée nationale en 1997 et aboutirent à la victoire de la gauche. Selon les observateurs politiques ce lobbying avait sérieusement contribué à la défaite de la droite.

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