François Fillon lance la révision générale des politiques publiques

Le Premier ministre confirme l'objectif d'assainir les finances publiques d'ici 2012. Pour autant, il affirme qu'il n'y aura pas de réduction aveugle des dépenses ou des effectifs publics.

Le gouvernement tiendra l'engagement d'assainir les finances publiques d'ici 2012 sans "réduction aveugle des dépenses publiques" et sans "coupes sombres" dans l'administration, a assuré ce mardi François Fillon. "Nous ne voulons pas la rigueur, mais la vigueur", a souligné le Premier ministre lors du lancement de la révision générale des politiques publiques, "un choc politique" visant à parachever la réforme de l'Etat.

"On pourrait penser que notre but inavoué serait de procéder à une réduction annuelle des dépenses publiques. Or c'est tout le contraire", a affirmé le chef du gouvernement devant les préfets et les directeurs de l'administration centrale. "Oui, nous voulons assainir. C'est un engagement du président de la République. Mais nous voulons aussi qu'en cas de ralentissement de la croissance, nous puissions continuer à faire fonctionner les services publics, maintenir notre exigence de protection sociale", a-t-il poursuivi, en présence notamment d'Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique.

"Mais nous ne voulons pas pour autant prélever encore davantage nos petits-enfants, via un accroissement de la dette publique, déjà trop élevée", a continué le Premier ministre qui a réaffirmé que la France maintenait l'horizon 2012 pour le retour à l'équilibre des finances publiques. "L'objectif c'est 2012, je le rappelle, c'est l'objectif sur lequel nous nous sommes engagés. Si on peut aller plus vite, on ira plus vite", a-t-il dit à la presse. "Naturellement, cet objectif peut être atteint plus vite si on a plus de croissance".

François Fillon a précisé qu'il arrêterait au printemps 2008 un cadre pluriannuel pour chaque politique publique, à l'issue de la révision générale. Le président Nicolas Sarkozy "présidera lui-même le Conseil de la modernisation des politiques publiques rassemblant les membres du gouvernement, qui prendra les décisions de révision", a-t-il ajouté. "Rien n'est tabou", a dit le Premier ministre en réponse à une question d'un préfet sur l'organisation territoriale de l'Etat. "Est-ce qu'il est vraiment indispensable d'avoir une organisation de l'Etat avec des sous-préfectures de 5.000 habitants et d'autres qui auraient vocation à voir leurs moyens renforcés?", s'est-il interrogé.

Pour redonner des marges de manoeuvre à l'Etat, "il est hors de question de procéder par coupes sombres, en appliquant une norme arbitraire". "Ce serait une grave erreur de comprimer mécaniquement les dépenses et les postes de fonctionnaires", a-t-il estimé, se voulant rassurant sur les projets de réduction d'effectifs dans la fonction publique. Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, "accompagné d'une refonte de notre organisation et de nos méthodes de travail à tous les niveaux, ce sera un succès".

Le Premier ministre a de nouveau affirmé que la moitié des gains de productivité serait restituée aux fonctionnaires dans le cadre d'une nouvelle politique salariale dont les modalités seront discutées à l'automne à l'occasion de la conférence sur le pouvoir d'achat. Et il a confirmé l'ouverture à l'automne d'une conférence sur les valeurs et les attentes du service public avec les représentants des fonctionnaires, les employeurs et les usagers.

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