Le fonds d'investissement américain Starwood Capital peine à imposer ses vues chez Baccarat, dont il détient 51% du capital, hérités de la Société du Louvre reprise aux Taittinger en juillet 2005. Le nouvel actionnaire majoritaire de la cristallerie, par ailleurs propriétaire des hôtels Sheraton, Westin et Le Méridien, voulait que le conseil d'administration octroie à la direction une licence pour ouvrir des hôtels et des bars à l'enseigne Baccarat. Mais selon l'AFP, les actionnaires historiques de Baccarat, la fondation de Chambrun, qui détient 34% du capital avec la fondation Cognac-Jay, et son représentant Georges Renand, "ont émis des critiques" sur ce nouveau projet qui n'a donc pas été soumis au vote lors du conseil d'administration réuni lundi.

En revanche, les administrateurs ont adopté à l'unanimité le plan stratégique à cinq ans: celui-ci vise un quasi doublement du chiffre d'affaires, de 138 millions d'euros en 2006 à 262 millions en 2011. Ce plan prévoit l'ouverture de nouvelles boutiques et des investissements de l'ordre de 10 millions d'euros par an à la manufacture de Baccarat en Meurthe-en-Moselle.

Ce nouveau plan devait être financé par une augmentation de capital de 40 millions d'euros, souhaitée par Starwood, mais qui aurait dilué les actionnaires historiques. L'autorisation de cette émission ayant été rejetée en assemblée générale début janvier, la relance de la marque de luxe sera financée par l'emprunt. Starwood veut recentrer la cristallerie sur certains produits, lustres et bijoux, et en lancer de nouveaux. Le conseil n'a pas décidé de convoquer une autre assemblée générale pour réexaminer le projet d'augmentation de capital.

Baccarat, toujours cotée en Bourse en dépit d'un flottant et d'une liquidité très réduits, cède près de 5% lundi en milieu d'après-midi, ramenant sa capitalisation à 138 millions d'euros. Le cours a grimpé de 65% en un an.