Al-Qaïda revendique les attentats d'Alger qui ont fait au moins 24 morts et 220 blessés

Les deux attentats à l'explosif perpétrés mercredi à Alger ont été revendiqués par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb. Selon différentes sources, le bilan provisoire porte sur 24 à 30 morts et quelque 220 blessés.

Au moins vingt-quatre personnes ont été tuées et 222 blessées dans les deux attentats-suicides qui ont frappé mercredi matin la capitale algérienne, selon un bilan encore provisoire. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), organisation terroriste algérienne devenue la branche d'Al-Qaïda au Maghreb a revendiqué les attentats dans un appel téléphonique passé à la télévision arabe Al-Jazira.

Des voitures piégées conduites par des kamikazes ont frappé le Palais du gouvernement, où sont logés les bureaux du Premier ministre Abdelaziz Belkhadem, dans le centre de la capitale, et le commissariat de police de Bab Ezzouar, situé dans la banlieue est d'Alger, près de l'aéroport international. Cette dernière explosion a entièrement détruit un poste électrique de la compagnie publique de l'Electricité et du Gaz (Sonelagaz).

Le chef du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhamed, a réagi à la radio nationale en qualifiant de "criminels et lâches" les deux attentats qui ont eu lieu quasi-simultanément dans la matinée. La communauté internationale a également condamné les attaques terroristes algériennes, survenues le lendemain de la mort de quatre terroristes à Casablanca (Maroc), dont trois se sont fait exploser alors qu'ils étaient traqués par la police, faisant moins d'une dizaine de blessés.

Les Etats-Unis ont dénoncé ces "atrocités" et ces "actes épouvantables qui ont tué sans discrimination des membres de force de sécurité et des civils" à Alger. La Maison Blanche a assuré le gouvernement algérien de sa coopération pour retrouver les auteurs des attentats. De son côté, l'Union européenne a condamné des "actes odieux et lâches", "qui ne mènent à rien". Le président de la république française, Jacques Chirac, a pour sa part exprimé sa "plus profonde solidarité" dans la lutte du gouvernement algérien contre le terrorisme.

Le regain des attaques terroristes au Maghreb inquiète les pays européens qui estiment pouvoir être les prochaines cibles d'Al-Qaïda. L'ancien ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy, a estimé ce jeudi que la France était sous "la menace réelle" d'actions terroristes, tout en indiquant que cette menace "n'était pas aujourd'hui plus importante qu'hier". De même, selon le juge d'instruction espagnol Baltasar Garzon, l'Espagne courrait un risque important de subir un attentat islamiste. Madrid est déjà en état d'alerte maximale en raison de la tenue depuis le 15 février du procès des auteurs présumés des attentats du 11 mars 2005.


Le risque terroriste devrait peser sur la confiance des investisseurs
Les attentats perpétrés à Alger et à Casablanca pourraient affecter les économies de la région, selon une étude de la société d'analyse économique Asterès. L'insécurité dûe au terrorisme entraînerait un recul de la confiance des agents économiques, et notamment des investisseurs étrangers qui soutiennent en grande partie l'activité économique des pays de l'Afrique du Nord. L'accroissement des dépenses militaires pourrait augmenter les déficits publics et entraîner à terme des tensions sur les taux d'intérêt. Au risque de freiner le passage de ces économies émergentes au statut d'économies développées.

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