Crainte de nouvelles suppressions d'emplois chez Alcatel-Lucent

Les syndicats appellent à un débrayage le mercredi 31 octobre prochain, jour de l'annonce des résultats trimestriels. Ils craignent que de nouvelles suppressions de postes soient annoncées lors du conseil d'administration du 30 octobre.

Trois syndicats d'Alcatel-Lucent (CGT, CFTC, CFDT) ont appelé à un "débrayage d'une heure" le mercredi 31 octobre. "Cet appel est un avertissement à la direction qui sera aussi l'occasion pour les syndicats d'informer les salariés", précisent-ils. Les syndicats craignent en effet que la direction annonce de nouvelles suppressions de postes lors du conseil d'administration qui se tiendra le mardi 30 octobre, à la veille de la publication des résultats trimestriels.

Le 13 septembre dernier, l'équipementier avait publié un avertissement sur ses résultats du troisième trimestre. Et dans un entretien accordé à La Tribune, Patricia Russo, la directrice générale d'Alcatel-Lucent, avait laissé entendre qu'il y aurait de nouvelles réductions d'effectifs. Celles-ci interviendraient donc après les 12.500 suppressions de postes (dont 1.468 en France) annoncées il y a un an à la suite de la fusion entre Alcatel et Lucent.

Pour les syndicats, "ces solutions utilisées à maintes reprises ces dernières années ont fait la preuve de leur inefficacité. Si le groupe est dans cette situation difficile, c'est bien parce que nos dirigeants ne savent que supprimer des emplois". Patricia Russo avait justifié l'avertissement sur résultats par un ralentissement des ventes aux Etats-Unis et avait appelé à intensifier le plan de restructuration en cours. Alcatel-Lucent comme ses principaux concurrents, Nokia-Siemens et Ericsson est victime du dumping tarifaire exercé par les équipementiers chinois (ZTE et Huawei) et d'une baisse des investissements des opérateurs.

Ceux-ci, notamment dans les pays occidentaux, préfèrent consolider leurs actifs, plutôt que de s'engager sur de nouvelles technologies (comme la 3G) qui n'ont pas encore décollé commercialement. "Ces nouvelles technologies sont des choix très structurants pour les opérateurs mais ils entraînent des risques. C'est pourquoi, ils sont très prudents avant de s'engager et préfèrent partager leurs infrastructures comme l'ont fait Orange et Vodafone en Grande-Bretagne", explique un expert. S'ajoute à cela la mauvaise stratégie d'Alcatel-Lucent qui aux Etats-Unis a misé sur le CDMA, une technologie de haut débit mobile en perte de vitesse.

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