Plan Airbus : Chirac évoque une annonce rapide

Lors du sommet franco-allemand de ce vendredi, Jacques Chirac a déclaré que la décision autour de la restructuration d'Airbus devrait être prise dans un délai très rapide. Le président français s'oppose à tout licenciement sec et demande que toute suppression de site de fabrication soit compensée. les syndicats ne sont pas convaincus.

Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel ont longuement évoqué le dossier Airbus lors de la rencontre franco-allemande qui s'est tenue ce vendredi à Meseberg (70 kilomètres au nord de Berlin). En pleine réorgnisation depuis de nombreux mois, le groupe aéronautique n'a pu comme prévu présenter le mardi 20 février son plan de restructuration en raison d'un désaccord important entre les actionnaires français et allemands. A défaut d'un accord, le conseil d'administration d'EADS - maison mère d'Airbus- a décidé dimanche de suspendre le plan.

Avec 30% du capital dont 15% pour l'Etat français et autant pour la partie allemande (DaimlerChrysler), les gouvernements des deux pays sont totalement parties prenantes dans ce dossier. Depuis de nombreuses semaines, les Allemands accusent les Français de vouloir leur faire payer très cher les déboires techniques, commerciaux et financiers de l'avionneur européen.

A l'issue de cette rencontre, le président français a déclaré que le conseil d'administration d'EADS, maison-mère d'Airbus, prendrait une décision "dans un délai maintenant très rapide" sur le plan de restructuration du groupe aéronautique. Les propositions de Louis Gallois, président d'Airbus et coprésident d'EADS, sont "raisonnables et responsables", a declaré le président français lors de la conférence de presse commune avec Angela Merkel.

Jacques Chirac s'est déclaré opposé à tout "licenciement sec" au sein d'Airbus et a demandé que toute suppression de sites de fabrication soit "compensée" dans le plan de restructuration de l'avionneur européen.
Il ne doit y avoir "aucun licenciement sec et aucune suppression de sites qui ne soit pas organisée ou compensée" a encore indiqué Jacques Chirac.

Auparavant, les deux dirigeants avaient annoncé dans un communiqué commun vouloir "un partage équitable des efforts" pour redresser Airbus en difficulté. Le président français a affirmé que "les premières propositions" du plan "Power8", qui n'a pas été rendu public, "respectaient en gros le principe d'équité". "En gros, la France était un peu plus pénalisée" que l'Allemagne, a-t-il précisé, parce qu'il y avait plus de salariés français qu'allemands au sein d'Airbus. Jacques Chirac a souhaité que ce principe d'équité soit maintenu "dans le cadre d'un dialogue social fort et responsable".

De son côté, la chancelière Angela Merkel a affirmé que le débat sur la restructuration de l'avionneur européen Airbus ne doit pas "introduire un coin dans les relations" franco-allemandes. "Lors des restructurations d'entreprise, de tels débats sont des processus normaux. Mais un tel débat ne doit pas conduire à introduire un coin dans les relations entre nos deux pays", a déclaré la chancelière conservatrice.

La France et l'Allemagne "croient au projet" Airbus, a encore déclaré Angela Merkel qui a plaidé pour une "répartition juste" "des charges et des chances" pour l'avionneur, y compris en ce qui concerne "l'avenir des nouvelles technologies" qui seront utilisées pour les futurs avions.


Les syndicats pas convaincus prêts à de nouvelles actions
Les syndicats d'Airbus n'étaient pas convaincus vendredi à Toulouse par les déclarations du président Jacques Chirac sur le plan de restructuration du constructeur européen et ont laissé entrevoir de nouvelles actions. Pour Jean-François Knepper (FO), co-président du comité d'entreprise européen Airbus, "si des licenciements ou des fermetures sont envisagées, on vous promet un feu d'artifice comme jamais Airbus n'en a connu".
Cette position est également partagée par la CGT. Selon Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT Airbus à Toulouse, les propos du président de la République "veulent dire que la nécessité de fermer des sites est acquise et que les suppressions d'emplois majeures sont aussi acquises". "On attend autre chose de l'Etat que d'accompagner le plan de restructuration", a souligné le délégué CGT pour qui les salariés n'accepteront pas "sans rien faire" que les sites soient vendus.
"L'équilibre entre France et Allemagne, c'est zéro site fermé tant en France qu'en Allemagne", a ajouté Jean-François Knepper, qui s'est déclaré opposé à toute filialisation des sites du constructeur européen.Plus largement, les syndicats souhaitent que l'Etat ou les collectivités s'investissent plus dans le capital d'Airbus. Pour Françoise Vallin, représentante de la CFE-CGC au comité d'entreprise européen d'Airbus, "la vraie problématique, c'est d'avoir les investissements nécessaires". "J'aurais préféré qu'il dise +c'est nous, le gouvernement, qui allons mettre la main à la poche+", a-t-elle souligné.

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