Airbus : le nouveau patron envisage de durcir le plan de restructuration

Thomas Enders, le nouveau président d'Airbus, estime que d'éventuelles pressions politiques ne remettraient pas en cause les cessions d'usines prévues par la filiale d'EADS. Par ailleurs la poursuite de la dépréciation du dollar pourrait le conduire à durcir le plan de restructuration Power 8.

Thomas Enders, le nouveau président d'Airbus, a déclaré jeudi lors d'un entretien accordé à l'agence Reuters que d'éventuelles pressions politiques ne remettraient pas en cause les cessions d'usines prévues par la filiale d'EADS. par ailleurs il estime qu'une poursuite de la dépréciation du dollar pourrait le conduire à durcir le plan de restructuration Power 8.

Airbus prévoit de vendre trois de ses 16 usines et de céder des participations dans trois autres pour réduire ses coûts de production. Des annonces sur ces cessions pourraient intervenir avant la fin du mois. "Nous recherchons des solutions durables, dans notre propre intérêt", a dit Enders, nommé cette semaine à la tête d'Airbus en remplacement de Louis Gallois, qui prendra la présidence exécutive d'EADS. "Si le dollar évolue réellement vers 1,50 euro et au-delà, alors nous devrons envisager d'autres mesures, bien plus drastiques", a ajouté Tom Enders.

Le plan Power 8, qui prévoit la suppression de 10.000 emplois, a été élaboré sur la base d'un taux de change de 1,35 dollar pour un euro. Or la monnaie unique évolue déjà autour de 1,38 dollar. Airbus affirme que chaque variation de 10 cents de la parité euro/dollar lui coûte un milliard d'euros supplémentaires. "Avec la meilleure volonté du monde, je suis incapable de vous dire où se situe le seuil de tolérance. Nous surveillerons attentivement l'évolution de la situation sur ce point", a déclaré le nouveau patron d'Airbus.

Il a parallèlement minimisé la possibilité d'une augmentation de capital d'EADS. "Je ne m'attends pas à cela, les actionnaires s'étant dit satisfaits du niveau de capitalisation de l'entreprise", a-t-il dit. "La situation s'est considérablement détendue après les déclarations des actionnaires. Cela a aussi certainement un rapport avec les récentes prises de commandes d'Airbus." Alors que le carnet de commandes 2007 d'Airbus était à la traîne de celui de son rival américain Boeing fin mai, le constructeur européen a connu un mois de juin extrêmement riche en termes de commandes à l'occasion surtout du salon aéronautique du Bourget.

Tom Enders s'est aussi exprimé jeudi sur la possibilité d'attribuer à la France et à l'Allemagne des "golden shares" dans EADS, c'est à dire des actions spécifiques leur assurant un droit de veto sur la stratégie et d'éventuelles modifications du tour de table du groupe. "C'est une discussion qui pourrait conduire les gouvernements à réaliser qu'ils n'ont pas besoin de participations directes. Les Etats n'ont pas à être représentés dans la structure actionnariale pour voir leurs intérêts garantis", a-t-il déclaré.

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