EADS cherche à sortir de sa dépendance vis-à-vis d'Airbus

Le président du groupe européen d'aéronautique et de défense Louis Gallois doit présenter le 10 janvier son plan Vision 2020 pour réduire le poids d'Airbus au sein du groupe.

Moins dépendre d'Airbus, le pari est ambitieux pour EADS. Le président du groupe d'aéronautique et de défense européen Louis Gallois a, selon l'AFP, présenté aujourd'hui à ses cadres dirigeants son projet Vision 2020. Objectif: réduire le poids de l'avionneur dans les comptes d'EADS. L'annonce serait prévue le 10 janvier.

Représentant aujourd'hui 64% du chiffre d'affaires, la part d'Airbus doit passer à 50% en 2020. Dans le même temps les autres activités, notamment de défense ou de services, doivent ainsi constituer l'autre moitié. Les services, qui représentent 10% de l'activité, doivent bondir pour atteindre 20 à 25%. Des acquisitions, notamment en Asie et aux Etats-Unis, sont envisagées. Ce qui permettrait d'ailleurs au groupe d'augmenter sa part de production en zone dollars, avantageuse aujourd'hui avec la fermeté de l'euro.

Les déboires d'Airbus liés aux retards des programmes A380 et A350 qui ont fait chuter les résultats d'EADS ne sont pas étrangers à cette volonté. Les résultats observés l'an dernier par les autres filiales du groupe non plus. Eurocopter, le leader mondial des constructeurs d'hélicoptères civils et militaires, Astrium, la filiale espace, et, enfin, la division défense et sécurité ont enregistré un exercice 2006 en très forte croissance, aussi bien de leur activité que de leur résultat opérationnel avant intérêts et taxes (Ebit). Ainsi, ces trois divisions ont cumulé un Ebit de 735 millions d'euros, compensant celui négatif d'Airbus (-572 millions). Au total, EADS a réalisé en 2006 un Ebit à hauteur de 399 millions d'euros (2,8 milliards d'euros en 2005).

Louis Gallois cite souvent le modèle de son rival Boeing. Celui est en effet équilibré entre ses activités défense (et spatiale) et civile qui représentent chacune près de 50%. La bonne santé de la branche défense (grâce aux énormes commandes du Pentagone) a notamment permis à Boeing de maintenir la tête hors de l'eau après la crise très importante qui a frappé son activité d'avions commerciaux entre 2001 et 2004. Cette stratégie est en grande partie le fruit du rachat en 1998 de Mac Donnel Douglas.

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