Michelin monte au créneau en assignant la Fédération internationale de l'automobile (FIA) devant le Tribunal de grande instance de Paris. Le manufacturier clermontois sollicite l'annulation de la décision prise le 27 février 2007 par le Conseil mondial du sport automobile de la FIA d'attribuer à Pirelli le marché de fourniture exclusive des pneumatiques dans le cadre des Championnats du monde des rallyes (WRC) pour 2008, 2009 et 2010.

C'est la filiale américaine de Michelin, BF Goodrich, qui jusqu'à présent fournissait les trois écuries officielles : Citroën, double champion du monde 2004 et 2005 avec le français Sébastien Loeb, Ford et Subaru. Deux écuries privées Stobart-Ford, et surtout OMV-Kronos-Citroën, championne du monde 2006 avec toujours le même Sébastien Loeb.

Dans les heures qui avaient suivi la décision de la FIA en février dernier, le directeur du département compétition du fabricant français, Frédéric Henry-Biadaud, avait exprimé sa déception et se posait également des questions concernant cette décision : " cette décision est frustrante", "les bons critères, c'est-à-dire ce qui est bon pour le rallye, sont-ils pris en compte ?"

La perte par le groupe Michelin de leurs contrats en rallye rappelait également que le manufacturier français ne serait plus présent en Formule 1. Après deux titres consécutifs de champion du monde avec Renault, c'est désormais Bridgestone qui a obtenu le monopole.

C'est donc après cette succession de coups durs, pour son département sport, que Michelin fait appel à la justice pour se pencher sur les conditions de leur "défaite" en rallye. Frédéric Henry-Biadaud, toujours en février, relativisait cependant, rappelant que le groupe s'investissait de plus en plus en moto grand-prix (GP) et dans les courses d'endurance comme les Vingt-Quatre heures du Mans.