L'OFCE calcule un taux de chômage pour 2006 plutôt à 8,9% qu'à 8,6%

La baisse du nombre de demandeurs d'emploi a été moins forte l'an dernier que ce qu'indiquent les statistiques disponibles, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Plusieurs dizaines de milliers de chômeurs ont ainsi disparu de la catégorie officielle sans avoir pour autant retrouvé un emploi.

La polémique sur les chiffres du chômage rebondit. Alors que le collectif Les Autres chiffres du chômage (ACDC) conteste l'ampleur de la baisse du nombre de demandeurs d'emploi que le gouvernement entend mettre à son actif et que l'Insee a décidé de reporter à l'automne la publication du chiffre définitif du chômage pour l'année 2006, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a procèdé à son propre calcul. Et évalue un taux de chômage plus proche de 8,9% que de 8,6% comme l'affirme le gouvernement à partir des statistiques de l'ANPE.

La baisse du chômage en 2006 est "vraisemblablement moins forte que ne l'indiquent les statistiques disponibles", constate l'OFCE, qui a tenté d'établir à quel niveau devrait se situer le taux de chômage révisé. Tout comme ACDC, l'auteur de la note de l'OFCE, Matthieu Lemoine, a calculé le différenciel entre les créations nettes d'emploi (+243.000 en 2006) et l'évolution du nombre d'actifs (+62.000 personnes, en prenant en compte le papy-boom, les départs anticipés à la retraite permis par la réforme de 2003 et le retour sur le marché du travail de personnes précédemment découragées par la conjoncture).

Résultat : selon Matthieu Lemoine, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 (qui permet le calcul du chômage au sens du Bureau international du travail) aurait dû baisser de 181.000 au lieu de 270.000 comme l'indiquent les statistiques de l'ANPE. Où sont passées les 81.000 personnes qui n'ont pas retrouvé d'emploi mais sont sorties de la liste des demandeurs d'emploi? Elles ont été radiées, ou ont signé une convention de reclassement personnalisé (CRP, destinées aux personnes licenciées économiques) ou ont été embauchées en contrat aidé.

Par conséquent, ces demandeurs d'emploi émargent - s'ils émargent encore - dans des catégories non prises en compte dans la statistique officielle (catégorie 4 pour les personnes en formation, catégorie 5 pour celles en contrat aidé car elles recherchent un autre emploi que celui qu'elles occupent). "Si ces personnes radiées ou reclassées sont toujours en recherche d'emploi, les prochains résultats de l'enquête Emploi (de l'Insee) pourraient conduire à réviser le taux de chômage en décembre 2006 de 8,6% à 8,9% de la population active", conclut Matthieu Lemoine. Il faudra attendre plus de six mois pour le savoir.

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