Le vice-chancelier allemand démissionne pour raisons familiales

Le vice-chancelier allemand et ministre du Travail, Franz Müntefering, 67 ans, membre du parti social-démocrate (SPD), va quitter ses fonctions avant la fin du mois. Selon la presse allemande, Olaf Scholz, prendrait le ministère du Travail, tandis que Frank-Walter Steinmeier cumulerait son poste de ministre des Affaires étrangères avec celui de vice-chancelier.

La démission de Franz Müntefering, annoncée ce mardi matin, a été décidée strictement pour raisons familiales, a affirmé le porte-parole du ministère du Travail. Pour le remplacer, le nom du chef du parti récemment réélu, Kurt Beck, a été brièvement avancé. Mais cette information a été tout aussi vite démentie dans l'entourage du SPD. Kurt Beck, par ailleurs président du Land de Rhénanie-Palatinat, est un candidat naturel à la fonction de chancelier lors des prochaines élections. Ce qui l'a amené à déclarer à plusieurs reprises qu'il refuserait d'entrer dans un cabinet ministériel dirigé par Angela Merkel, qui devrait être son principal adversaire lors des élections générales de septembre 2009.

Selon la presse allemande, Olaf Scholz, actuellement député SPD, prendrait le ministère du Travail, tandis que Frank-Walter Steinmeier cumulerait son poste de ministre des Affaires étrangères avec celui de vice-chancelier.

L'épouse de Franz Müntefering, âgée de 61 ans, est atteinte depuis plusieurs années d'un cancer. Elle a dû subir une nouvelle intervention la semaine dernière. Déjà, le vice-chancelier n'avait pas pris part, le 4 novembre, à une réunion de la commission de coalition, restant auprès de sa femme.

Lors du congrès du SPD en octobre à Hambourg, le ministre avait été ovationné lors d'un discours inspiré ponctué par ce message : "je ne suis pas encore desséché". On avait spéculé sur son départ de la direction du parti avant le congrès, alors qu'un conflit dur l'avait opposé à Kurt Beck, chef du SPD, à propos de l'idée soutenue par ce dernier de rallonger la durée d'indemnisation des chômeurs âgés. Müntefering s'était opposé à une telle mesure remettant en cause selon lui un important acquis des réformes sociales de l'ex-chancelier Gerhard Schröder.

En tant que ministre du Travail pouvant se targuer de voir le chômage reculer d'un million depuis un an, la baisse profitant surtout aux plus âgés, il trouvait la mesure inopportune. Il n'empêche que les partis de la grande coalition (SPD et CDU-CSU) se sont entendus la nuit dernière pour adopter le dispositif permettant aux chômeurs plus âgés de percevoir plus longtemps des indemnités.

Il y a deux ans, Müntefering avait abandonné la tête du parti juste avant son congrès, après avoir échoué à faire élire un proche au poste de secrétaire général du parti. Son départ aujourd'hui de hautes fonctions exécutives risque de changer la donne dans la grande coalition. Son entente avec la chancelière Angela Merkel a jusqu'à présent été un élément apaisant dans cette union de raison condamnée à aller jusqu'à son terme.

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