Solide croissance en vue pour le secteur des logiciels et services en 2007

Jean Mounet, le président de l'organisation professionnelle Syntec informatique, a dressé ce matin un bilan positif de l'année 2006 pour le secteur des logiciels et services. Une dynamique qui devrait se prolonger en 2007. A l'occasion de l'élection présidentielle, la chambre professionnelle entend sensibiliser les différents candidats aux grands enjeux du secteur.

Le cru 2006 est bon dans le secteur des logiciels et services informatiques. Quant à l'année 2007, elle sera du même tonneau. C'est en substance le message délivré ce matin par Jean Mounet, le patron du Syntec informatique, lors de la traditionnelle présentation de ses voeux à la presse. A court, moyen et long termes, l'industrie devrait donc bénéficier de l'augmentation tendancielle des investissements dans les technologies de l'information, pour atteindre en 2006 une croissance supérieure à trois fois celle du PIB français, avoisinant 7%.

"Cette performance est remarquablement homogène par métier", souligne Jean Mounet, "que ce soit dans le conseil, l'ingéniérie, l'infogérance ou les logiciels". Et en 2007, la croissance du secteur devrait être du même ordre, "les carnets de commandes laissent augurer d'une année tout à fait favorable", prédit-il.

Cette dynamique place l'industrie des logiciels et services parmi les grands recruteurs en matière de cadres, qui pèsent déjà pour 80% de ses effectifs. Ainsi sur l'année 2006, près de 40.000 recrutements bruts auront été réalisés, pour 10.000 emplois nets créés. Ce qui n'est pas sans entraîner "une tension sur les salaires à l'embauche", reconnaît le président du Syntec informatique, qui entend renforcer les actions de la chambre professionnelle pour accroître l'attractivité du secteur.

"Même si ce n'est pas un scoop", confesse Jean Mounet, 2007 promet d'être une année marquante où "l'élection présidentielle va peser". L'occasion en tout cas pour le Syntec informatique de sensibiliser les différents candidats à l'investiture suprême aux grands enjeux du secteur. La chambre professionnelle entend ainsi partir en croisade ces prochains mois pour faire valoir ses intérêts et "met la dernière main à une lettre ouverte", indique son président, qui leur sera adressée dans les semaines qui viennent.

Le document, conçu dans l'esprit d'un livre blanc, dresse la liste des défis que va devoir relever la profession et qui "n'ont pas été forcément pris en compte par les candidats à l'élection", remarque Jean Mounet. Dans la foulée de la publication du rapport Lévy-Jouyet sur l'économie de l'immatériel rendu en décembre dernier au ministre de l'Economie et des Finances, la lettre ouverte du Syntec balaye plusieurs pistes de travail.

Parmi les thèmes abordés figurent la formation, identifiée comme "un pilier de la compétitivité française", le soutien au développement des technologies de l'information, la recherche ou encore les incitations aux investissements informatiques. "Et en la matière, c'est à l'Etat de donner l'exemple", estime Jean Mounet, selon qui "beaucoup reste encore à faire dans l'administration et notamment dans le domaine de la santé, où la France a pris du retard sur les autres pays". Ce dernier a d'ailleurs rappelé le rôle majeur qui revient à l'Etat dans le développement des infrastructures pour créer de nouvelles applications et de nouveaux usages, fustigeant notamment "les hésitations sur les investissements dans la fibre optique et le très haut débit" et "une France qui tourne autour du pot".

"Au fond ce qu'on demande, c'est une véritable politique industrielle, nécessaire compte tenu de l'importance du rôle des technologies de l'information dans la croissance", martèle Jean Mounet. "Aujourd'hui, si l'Inde est si performante, c'est que le gouvernement a mis en place il y a plusieurs années les mesures nécessaires", poursuit-il. Et de proposer un "small business act à la française" calqué sur le modèle américain qui simplifierait les contraintes administratives et fiscales des petites entreprises. Ce dispositif adopté aux Etats-Unis en 1953 permet également de favoriser l'accès des PME aux marchés publics.

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