Les marchés restent partagés sur l'issue de la prochaine réunion de la Banque du Japon

Le ministre des Finances japonais a déclaré que le gouvernement ne chercherait pas à différer les hausses de taux de la Banque du Japon. Il n'a pourtant pas donné d'indice plus précis sur le timing de la prochaine hausse de taux.

Difficile, pour les opérateurs de marché, de se faire une opinion sur l'horizon de la prochaine hausse des taux au Japon. A première vue, tout plaide en faveur d'un nouveau tour de vis d'un quart de point de 0,25 à 0,50 % dès jeudi. Sur 35 économistes et stratégistes de marchés interrogés par l'agence Reuters, 29 favorisent cette issue. Quant au taux au jour le jour, il est monté jusqu'à 0,343% sur le marché monétaire ce matin, nettement au-delà de l'objectif officiel de la Banque du Japon (BoJ) et au plus haut depuis 1998.

Selon certains intervenants de marché, les opérateurs étrangers auraient été particulièrement agressifs dans leurs offres. Signe qu'elles craignent que le coût d'accès à la liquidité ne se renchérisse à partir de jeudi? Certainement, car plus elle remonte ses taux, plus la banque du Japon diminue la rentabilité des opérations à effet de levier, les fameux "carry trade" qui consistent à emprunter des capitaux sur des marchés à faibles taux d'intérêt pour les replacer sur des actifs plus rémunérateurs. De plus, le ministre des finances Koji Omo a déclaré ce matin dans une conférence de presse que le gouvernement ne chercherait pas à différer le vote de la BoJ, même si celle-ci opte pour une hausse. "Le redressement de l'économie japonaise se poursuit" et "les dépenses des ménages ne sont pas si faibles", a-t-il ajouté, renforçant l'impression que l'économie nippone est suffisamment robuste pour supporter une deuxième hausse des taux après celle de juillet dernier.

Cependant, plusieurs signes indiquent que le consensus est loin d'être total. Au coeur du gouvernement japonais, la ministre de l'économie exprime un point de vue sensiblement différent de celui du ministre des finances. Pour Hiroko Ota, le Japon est encore à un point critique, à la sortie de sa longue déflation. Elle a par ailleurs estimé qu'il était trop tôt pour dire si le gouvernement chercherait à faire pression sur la Banque du Japon. De même sur les marchés, "il n'y a pas beaucoup de signes que les intervenants craignent une hausse des taux de la BoJ", constate Ciaran O'Hagan, stratège taux chez Société Générale.

De fait, les marchés émergents progressent, la prime de risque moyenne déduite de l'indice EMBI+ de JP Morgan atteignant un plus bas historique contre les emprunts d'Etat américains à 163 points de base (1 point de base = 0,01%). "En dépit de la récente vague de resserrement, le marché est convaincu que la croissance mondiale est suffisamment robuste pour convaincre les investisseurs de continuer à acheter des actifs à risque, les liquidités mondiales restant abondantes", analyse le stratège.

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