Le Pakistan s'apprête à vivre une élection délicate et controversée

L'élection présidentielle pakistanaise a été fixée au 6 octobre. L'actuel tenant du titre, le général Pervez Musharraf, se représente et reste sourd aux critiques de l'opposition et de la justice.

Le Pakistan organisera son élection présidentielle le 6 octobre, a annoncé il y a quelques heures la commission électorale du pays. L'actuel chef de l'Etat, le général Pervez Musharraf , arrivé au pouvoir en octobre 1999 par un coup d'Etat sans versement de sang, est déterminé à se présenter en uniforme de chef de l'armée à ce scrutin très controversé.

"Les candidatures doivent être envoyées d'ici au 27 septembre, elles seront examinées le 29 septembre et le 6 octobre aura lieu l'élection", a annoncé le secrétaire de la commission électorale du Pakistan, Kanwar Dilshad. Au Pakistan, la présidentielle s'effectue au suffrage indirect des membres du parlement et des assemblées provinciales. Une prestation de serment devra ensuite avoir lieu avant le 15 novembre.

Le général Pervez Musharraf, dont la cote de popularité chute au point d'être inférieure à celle de Oussama ben Laden (38% contre 46% !), a concédé mardi l'abandon de son titre de chef de l'armée s'il était réélu président. La loi pakistanaise interdit à un fonctionnaire d'occuper un tel poste sauf si le parlement en décidait autrement en adoptant une loi levant l'interdiction, celle-ci restant valable deux ans après un départ à la retraite.

Depuis six mois, le pouvoir de Pervez Musharraf vacille. Il est violemment contesté par la rue, une partie croissante de l'ordre judiciaire ainsi que par l'opposition politique. Tous invoquent la disposition de la constitution qui interdit au général-président de briguer un second mandat s'il ne renonce pas à la tête de l'armée. Le général Musharraf est ainsi confronté depuis mars à sa plus grave crise politique en huit ans de pouvoir.

Pour tenter d'enrayer cette spirale négative, le général tente de conclure un accord de partage de pouvoir avec l'ancien Premier ministre en exil Benazir Bhutto. Celle-ci pose, en échange du soutien de son puissant parti (PPP) aux législatives, prévues fin 2007 ou plus vraisemblablement en février 2008, sept exigences parmi lesquelles le poste de Premier ministre, l'abandon des procédures la visant pour "corruption" et responsables de sa démission lorsqu'elle était aux affaires, et l'abandon par Pervez Musharraf de sa casquette de chef des armées ...

Même si les négociations entre le président Musharraf et Benazir Bhutto semblent piétiner, la première et seule femme à avoir jamais dirigé la république islamique du Pakistan, puissance nucléaire de 160 millions d'habitants, a annoncé son retour d'exil pour le 18 octobre. Sa cote de popularité est élevée avec 64% d'opinions favorables dans un récent sondage, contre 57% pour Nawaz Sharif, ancien premier ministre renversé par Musharaff il y a huit ans, et aujourd'hui en exil forcé en Arabie saoudite.

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