Le droit au logement opposable ne devrait pas être voté par la gauche

Le ministre de la Cohésion sociale et du Logement a présenté ce jeudi son texte aux députés. Celui-ci crée un droit au logement opposable à partir de décembre 2008 pour les personnes les plus prioritaires. "Il ne suffit pas de voter une loi pour qu'elle atteigne son but", a prévenu le député UDF Jean-Pierre Abelin.

Les députés de gauche ont mis en garde le gouvernement contre un texte de loi incantatoire. Et s'il reste en deça de leurs attentes et de leurs propositions, ils s'abstiendront lors du vote du texte le 22 février. Au nom du groupe PS, Jean-Yves Le Bouillonnec a souligné les "graves insuffisances" du projet de loi créant un droit au logement opposable à partir de décembre 2008 pour les personnes les plus prioritaires et à partir de janvier 2012 pour toutes les personnes éligibles au logement social. "Ce texte comporte aujourd'hui un grand objectif et des moyens dérisoires", a affirmé le député socialiste. En particulier, il "laisse sciemment de côté l'examen des questions essentielles au premier rang desquelles l'offre de logement", a ajouté Patrick Braouzec au nom du groupe communiste.

Même certains députés de droite ont souligné la difficulté de rendre applicable la loi annoncée le 31 décembre par Jacques Chirac, deux semaines après l'installation des campements de sans-abri à Paris et en province par l'association Les Enfants de Don Quichotte. Le député UMP Etienne Pinte a souligné que malgré les lois sur le logement et la cohésion sociale, "l'offre de logements sociaux est encore insuffisante". Il a aussi rappelé que Jean-Louis Borloo n'avait pas répondu en 2005 à la proposition de certains députés UMP de mettre en oeuvre le droit au logement opposable. L'UDF, qui devrait voter le projet de loi, a prévenu par la voix de Jean-Pierre Abelin qu'"il ne suffit pas de voter une loi pour qu'elle atteigne son but".

Pour le ministre de la Cohésion sociale et du Logement, qui a présenté son texte aux députés jeudi, le projet gouvernemental n'a pas été "improvisé". "En instituant le logement opposable, nous consacrons l'aboutissement d'un long parcours républicain entrepris depuis 20 ans par des gouvernements successifs et d'inspiration différente", a affirmé Jean-Louis Borloo. Le ministre a annoncé son intention de déposer un amendement permettant "d'augmenter les moyens" pour financer la construction de logements sociaux supplémentaires, à hauteur de 850 millions d'euros.

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