Une étude réalisée pour Greenpeace met en avant les dangers de l'EPR

L'ONG a rendu publique une étude commandée à un expert britannique, qui charge le projet français. Greenpeace appelle les candidats à l'élection présidentielle à s'engager à renoncer à l'EPR.

Le futur réacteur nucléaire EPR ("European Pressurized Reactor" réacteur à eau préssurisée) dont EDF a entamé les travaux sur le site de Flamanville dans la Manche, "sera le plus dangereux au monde tant il va concentrer de radioactivité", a affirmé aujourd'hui Greenpeace. L'ONG qui milite depuis longtemps contre le nucléaire se réfère à une étude qu'elle a commanditée au spécialiste nucléaire britannique, John Large.

L'EPR étant le plus puissant des réacteurs (1.600 mégawatts), il concentrera plus de radioactivité que ses prédécesseurs, analyse l'étude. L'utilisation prévue d'un combustible spécifique à base de plutonium, le Mox, au lieu d'un combustible classique à base d'uranium, renforcera la radioactivité et la toxicité des rejets éventuels, ajoute-t-elle. Un accident grave provoquerait "des centaines de morts dans les premiers jours et des milliers de morts par cancers dans les années qui suivent", poursuit John Large qui explique avoir travaillé sur des modélisations d'accidents nucléaires.

L'assurance donnée par EDF que l'EPR pourrait résister à une attaque terroriste menée avec un avion est "trompeuse", avait déjà estimé en mai John Large. "Les enceintes de l'EPR ne sont pas conçues pour résister à l'impact d'un avion suicide", avait-il indiqué.

Dans un communiqué qu'elle a diffusé dans la foulée de la présentation de l'étude, Greenpeace appelle les candidats à l'élection présidentielle à s'engager à renoncer au projet EPR. La droite et le centre sont globalement favorables à l'énergie nucléaire. Pour Nicolas Sarkozy comme pour François Bayrou, cette énergie a notamment permis à la France d'être l'un des pays européens le moins émetteurs de CO 2, principal gaz à effet de serre, le nucléaire étant parfaitement neutre en la matière.

A gauche, les pro-nucléaires sont majoritaires sauf chez les Verts qui préconisent son abandon comme l'ont décidé nos voisins allemands sur le territoire desquels plus aucune centrale atomique ne devrait être debout d'ici à 2030/2040. Toutefois Ségolène Royal qui, selon son porte-parole Arnaud Montebourg, s'apprête à annoncer son soutien à la construction de l'EPR de Flamanville, a quelque peu hésité avant de renoncer à une réduction du nucléaire dans l'offre globale d'électricité. La candidate qui au départ préconisait une réduction à 50% de l'électricité d'origine nucléaire, contre 80% actuellement, y a finalement renoncé. Comme ses adversaires de droite, Ségolène Royal se borne aujourd'hui à encourager un développement des énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire, le photovoltaïque, etc.

Pour autant, jeudi 22 février, Greenpeace a jugé "prometteuses" les déclarations de Ségolène Royal évoquant mercredi soir la possibilité de rouvrir le débat sur l'EPR.

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