Au Royaume-Uni, malgré la pénurie de praticiens, le gouvernement envisage de licencier

Les médecins et infirmières britanniques ne vont pas tarder à manquer, mais le système de santé publique (NHS) doit réduire ses coûts, selon un document du ministère de la santé publié dans le Health Service Journal. Celui-ci fait état de la possibilité pour le gouvernement d'amputer le NHS de 37.000 postes.

D'ici à 2011, le système de santé publique britannique (NHS) va devoir faire face à un manque criant de médecins et d'infirmières. Selon le ministère de la Santé, ce sont 1.200 généralistes, 1.100 médecins hospitaliers et 14.000 infirmières qui feront défaut. A l'inverse, les professions paramédicales et les consultants fleurissent outre-Manche. Toujours d'après le ministère, 16.000 "paramédicaux" et 3.200 consultants seront en surnombre d'ici trois à quatre ans.

Pourtant, dans un document révélé par le Health Service Journal (HSJ), le ministère de la Santé insiste sur la nécessité de baisser les coûts salariaux et envisage de supprimer 2,7% des emplois dans le système de santé, soit 37.000 postes. Or, si l'on additionne les futurs sureffectifs, on obtient 19.300 postes, à peine la moitié des suppressions prévues. En d'autres termes, le gouvernement britannique s'apprête à réduire les effectifs dans la santé publique, tout en sachant d'ores et déjà qu'il va être confronté à un phénomène de pénurie dans un avenir très proche.

Ces dernières années, le système de santé publique a multiplié les recours aux consultants privés, le plus souvent très bien payés, pour améliorer la gestion des caisses primaires d'assurance maladie, notamment en réduisant leur déficit.

Le document publié par le HSJ suggère également, pour serrer les coûts salariaux, d'instaurer des rémunérations différentes selon les régions et le chômage qui y règne. Un porte-parole des conservateurs, Andrew Lansley, a estimé que "la crise financière du NHS détermine désormais l'action du gouvernement" travailliste qu'il a accusé "d'user cyniquement du drame du chômage pour baisser les salaires".

Travail temporaire, contrat à durée déterminée et mi-temps, tels sont les autres solutions proposées par le document pour lutter contre le déficit du système de santé. Janet Davis, directrice d'une école d'infirmières, a fustigé "l'attitude de yo-yo" du gouvernement britannique dans sa gestion de la force de travail.


La France risque-t-elle la pénurie de médecins et d'infirmières ?
"La réponse est oui!" Le docteur Irène Kahn-Bensaude, en charge de la question au conseil national de l'Ordre des médecins, n'y va pas par quatre chemins. "La situation va vite devenir problématique". Et de préciser que le système "ne manque pas de médecins mais de médecins de soins".
Parmi les spécialités les plus en danger, on trouve les psychiatres, les gynécologues-obstétriciens (un seul s'est inscrit au conseil de l'Ordre l'an dernier) mais, surtout, la France manque de généralistes. Combien? Impossible de le chiffrer: "il n'existe pas de statistiques qui permettent d'évaluer les besoins" regrette la pédiatre. Même problème du côté des infirmiers, on sait juste que pour cette profession, la pénurie a déjà commencé, et les hôpitaux recrutent un grand nombre de leur personnel soignant en Espagne et dans d'autres pays de l'Union européenne.
Entre le départ à la retraite de la génération "baby-boom" et le vieillissement de la population, tous les ingrédients sont réunis pour que le système de soins soit confronté à une pénurie à l'horizon 2010.

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