Quel est l'avenir de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), surtout après les soupçons de délit d'initié dans le dossier EADS qui a vu la CDC reprendre au prix fort une partie des actions détenues par le groupe Lagardère ?

Philippe Marini, membre UMP de la commission des Finances du Sénat et de la commission de surveillance de la CDC, composée de parlementaires, tranche. A ses yeux, la Caisse des Dépôts doit être reformée, compte tenu de sa "situation confuse" à l'égard de l'Etat, illustrée dans l'affaire EADS. C'est ce qu'il explique dans un entretien sur le site internet du Figaro.

"La CDC est censée exercer seule ses responsabilités, mais en réalité elle est peu ou prou amenée à marcher au même rythme que l'État" estime-t-il. Et lance : "il faut lever l'ambiguïté entre le ministère des Finances, la Direction du Trésor et le directeur général de la Caisse" et confier à l'APE (Agence pour les Participations de l'Etat) la "compétence sur la gestion patrimoniale de la CDC. Ensuite, il faut mettre en place une procédure qui associe la commission de surveillance de la Caisse au directeur général lorsque des engagements significatifs doivent être pris".

Sur le dossier EADS, Philippe Marini considère que l'Etat s'est montré "totalement schizophrène" : il "a permis à la Caisse d'investir pour préserver l'équilibre franco-allemand, en l'autorisant à faire une opération qu'il savait au plus haut du marché.Cette situation pose problème car l'État ne pouvait ignorer le risque en capital pris par la CDC".