Forte croissance et déséquilibres structurels pour la Chine en 2007

Selon la Banque mondiale, l'activité économique pourrait croître de 9,6% cette année. Les mesures de restrictions sur les investissements seront encore affaiblies par l'envolée des exportations.

Confrontée à une vigueur excessive de sa croissance, la Chine doit s'attendre à la poursuite de cette tendance cette année. Selon l'étude trimestrielle de la Banque mondiale (BM), "les facteurs fondamentaux favorisant l'investissement demeurent, et celui-ci ne devrait probablement pas ralentir de manière importante en 2007, tandis que la stimulation de la consommation restera difficile, particulièrement dans les zones rurales".

Aussi, la Banque mondiale table sur une croissance de 9,6% cette année, après 10,7% l'an passé, alors que le régime chinois s'est fixé un cap de 8% de croissance pour cette année. De ce fait, "le déséquilibre a peu de chance de beaucoup se réduire à court terme", estime la BM qui estime qu'un rebond de l'inflation est lui - aussi peu probable.

Pour lutter contre le risque de surchauffe dans certains secteurs, Pékin a introduit à plusieurs reprises des mesures destinées à restreindre les crédits et les investissements dans certains secteurs (immobilier ....). Mais si "la croissance économique a légèrement baissé au second semestre 2006" et si "les investissements se sont tempérés (...) en réponse aux mesures restrictives de mi 2006, l'explosion des exportations les a "largement compensé" et "les excédents extérieurs ont atteint des sommets, tandis que les réserves de change ont continué à s'accumuler", note la BM.

Pékin a récemment annoncé que ses réserves de changes avaient atteint 1.066 milliards de dollars. De son côté, les Etats-Unis ont chiffré à plus de 200 milliards de dollars le déficit bilatéral qu'ils enregistrent vis-à-vis de la Chine, soit près du tiers du déficit commercial américain total.

Compte tenu de la faible efficacité des mesures restrictives chinoises, la BM incite Pékin à renforcer les réformes plus structurelles. Le rétablissement du paiement des dividendes par les sociétés d'Etat et l'accroissement des dépenses d'éducation ainsi que l'accélération de la politique d'appréciation du yuan, la devise chinoise, contribuent au rééquilibrage de l'économie entre investissements et consommation.

"Avec un modèle de croissance davantage fondé sur les services et une croissance urbaine davantage fondée sur l'utilisation de main d'oeuvre, une part plus importante de la croissance pourrait provenir d'une réallocation du travail en dehors de l'agriculture", explique Louis Kuijs, économiste spécialiste de la Chine à la BM.

Mais en attendant, la Banque Mondiale note que la croissance continue de la productivité et la résistance de l'économie mondiale, laisse augurer d'un faible ralentissement des exportations.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.