Nicolas Sarkozy place son conseiller David Martinon à Neuilly

Nicolas Sarkozy a désigné en personne dimanche soir son conseiller et porte-parole David Martinon pour conduire la liste municipale de l'UMP dans son ancien fief. Une première pour un président de la république, et une omniprésence de l'entourage du chef de l'Etat qui fait grincer quelques dents.

Jusqu'où ira "l'hyperprésidence"? Dimanche soir, à l'issue d'une élection cantonale partielle à Neuilly-sur-Seine, Nicolas Sarkozy a installé son porte-parole à l'Elysée, David Martinon, comme tête de liste aux élections municipales de mars 2008. L'ancien maire de la ville est venu en personne adouber la candidature de son dauphin, au dépend d'Arnaud Teullé, actuel adjoint au maire. Ce dernier, qui convoitait la succession du maire actuel de Neuilly, Louis-Charles Bary, a accepté de se contenter de la place de premier adjoint, après une entrevue vendredi avec le président de la république.

Une prééminence du chef de l'Etat que celui-ci revendique pleinement. "Je dois dire à un moment donné à ceux qui m'ont fait confiance pendant si longtemps: voilà, l'avenir de cette ville, ça me préoccupe", a déclaré Nicolas Sarkozy, ajoutant : "si j'ai des choix à faire, je les fais, y compris si cela doit provoquer pour tel ou tel l'incompréhension".

De son côté, David Martinon a déclaré vouloir "s'investir à fond à Neuilly pendant les mois qui viennent". "Nous avons cinq mois maintenant pour réfléchir à ce que seront les cinq prochaines années à Neuilly, c'est un travail qu'il faut faire méticuleusement", a-t-il poursuivi.

Le conseiller de l'Elysée a notamment confirmé qu'il conserverait ses fonctions de porte-parole de l'Elysée pendant la campagne électorale et en cas de victoire, précisant que "c'est effectivement comme ça que cela a été entendu avec le président".

Un cumul de fonctions qui suscite la critique, au sein même de l'UMP locale, dont certains dénoncent un "parachutage" et réclament des "primaires". Les partisans de l'UMP ne veulent pas que Neuilly devienne "une succursale de l'Elysée".

L'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, qui s'épanouit dans son nouveau rôle d'opposition, s'est également interrogé dimanche sur la compatibilité des fonctions de porte-parole du chef de l'Etat qu'exerce David Martinon avec celles de maire. "Est-ce que c'est compatible avec des fonctions de porte-parole ? L'avenir nous le dira. Je fais partie de ceux qui pensent qu'on ne peut bien faire en politique que ce qu'on fait à temps complet", a-t-il dit sur Canal +.

Autre ancien Premier ministre à ne pas apprécier l'omniprésence des conseillers politiques du président: Jean-Pierre Raffarin. "Je ne suis pas favorable à l'expression publique des conseillers, a estimé le sénateur. Il est bien que les ministres puissent s'exprimer et que les conseillers conseillent".

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