Une "Etoile" sans grand éclat à l'Opéra-Comique

L'opéra-bouffe de Chabrier séduit par ses rôles bien tenus et la direction passionnée de John-Eliot Gardiner. Mais les ressorts comiques ne sont pas toujours au rendez-vous.

C'était l'événement de cette fin de semaine, "the place to be". Après un changement de direction et de conséquents travaux (La Tribune du 7 décembre), l'Opéra Comique rouvrait ses portes ce week-end sous l'égide de Jérôme Deschamps, avec "L'Etoile" d'Emmanuel Chabrier. Le livret, totalement loufoque, conte les mésaventures du Roi Ouf 1er, tyran ridicule et accro à l'horoscope de son astrologue Siroco. Ouf 1er, donc, a prévu de se marier avec la Princesse Laoula, mais elle tombe amoureuse du colporteur Lazuli. S'ensuit une série de quiproquos au dénouement heureux.

Créée il y a tout juste 130 ans, il serait faux de prétendre que l'oeuvre n'a pas pris une ride. En dépit d'une grande modernité dans certains de ses aspects (les jeux de mots sur le nom du Roi "Ouf", le surréalisme qui pointe déjà son nez, etc.), le rythme général de l'oeuvre, dont les ressorts comiques ont tendance à grincer, ne convainc pas.

Malheureusement, ni la mise en scène de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff, que l'on sent un peu contrainte par les dimensions de la Salle Favart, ni même les chorégraphies énergiques et décalées d'Alice Crousset ne suffisent à dynamiser la chose. On rit à quelques gags très "Deschiens" de deux mimes clownesques, mais pas toujours avec la salle...

Dans la fosse, pourtant, la direction passionnée de John Eliot Gardiner emporte l'adhésion de l'Orchestre révolutionnaire et romantique. Et sur scène, le Monteverdi Choir est tout simplement parfait. Anne-Catherine Gillet fait également une excellente princesse Laoula. Le quatuor qu'elle forme avec Christophe Gay (Hérisson), Blandine Staskiewicz (Aloès) et François Piolino (Tapioca), pleins d'énergie et de talents comiques, fonctionne à merveille. Tout comme Stéphanie d'Oustrac, dont le théâtre était la première passion. Manifestement plus à l'aise dans le répertoire baroque, la mezzo s'est montrée un peu instable vocalement mais elle a fait montre de réels talents de comédienne en Lazuli frondeur.

"L'Etoile" d'Emmanuel Chabrier, jusqu'au 23 décembre 2007 à l'Opéra Comique à Paris. Tél. : 08.25.01.01.23. www.opera-comique.com.

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