L'Assemblée nationale choisit le logiciel libre

Les postes de travail fixes des députés et de leurs assistants fonctionneront avec le système d'exploitation Linux Ubuntu.

Linagora et Unilog viennent de remporter un appel d'offre pour équiper en poste de travail fixe informatique les 577 députés français et leur assistant. Ces micro-ordinateurs fonctionneront avec le système d'exploitation libre Linux dans sa distribution Ubuntu. De toutes les différentes versions de Linux qui circulent sur la planète, Ubuntu est la version la plus facile à utiliser sur un poste de travail. Elle possède une part de marché de 30% au niveau mondial. C'est une version dite communautaire, qui a déjà été utilisée en Espagne par les gouvernements d'Estramadour et d'Andalousie. D'autres versions commerciales, comme Red Hat Linux ou SuSe Linux, de la société Novell, sont plus utilisées au niveau des serveurs.

Le choix du système d'exploitation en logiciel libre a aussi un impact sur les programmes applicatifs. La suite bureautique est celle d'OpenOffice.org, un ensemble intégré de programmes (traitement de texte, tableur, présentation) qui a la particularité de pouvoir lire et de pouvoir écrire des fichiers selon les caractéristiques propres à la suite Office de Microsoft. Quant au navigateur internet, le choix s'est porté sur Firefox, de la fondation Mozilla.

Ces deux programmes applicatifs du monde du libre bénéficient d'une imposante panoplie de petits programmes supplémentaires ("add-ons"), notamment un vérificateur d'orthographe pour OpenOffice. Ces programmes sont mis au point par une communauté de développeurs, généralement coordonnés par un bénévole, voire par une organisation commerciale. Dans le cas du vérificateur d'Orthographe, c'est une personne de Nuxéo qui s'en charge. Nuxéo est un spécialiste de la gestion documentaire.

Une telle décision de la part de l'Assemblée nationale peut être interprétée comme un geste politique visant à favoriser le développement d'un pôle de compétitivité Logiciels Libres en région Île de France. L'idée d'un tel pôle a été formulée en décembre 2006 par Thierry Breton, ministre de l'économie des Finances et de l'industrie. Au cours des dernières années, le monde des logiciels libres s'est fortement industrialisé. Une entreprise comme Red Hat pèse 4,3 milliards de dollars en bourse pour un chiffre d'affaires 2006 de 278,33 millions de dollars et un bénéfice net de 79,69 millions de dollars.

Les programmeurs français contribuent régulièrement au développement des projets. Plusieurs grandes entreprises comme Bull et Cap Gemini ont mis sur pied en leur sein des branches spécialisées sur le logiciel libre. Il est vrai qu'au niveau mondial, le cabinet Gartner envisage un marché de 88 milliards d'euros en 2009. En fonction des estimations, la part de la France serait comprise entre 2 et 8 milliards d'euros. Plus de 400 sociétés françaises sont spécialisées en logiciel libre. La filière logiciel libre pourrait créer 50.000 emplois en France d'ici à 2010. Linagora qui a remporté l'appel d'offre emploie 65 personnes pour un chiffre d'affaires qui devrait atteindre 8 millions d'euros cette année.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.