Le gouvernement veut imposer la réduction de la dette dans le débat électoral

De Dominique de Villepin à Thierry Breton, l'actuel gouvernement a décidé de placer la réduction de la dette, qui rogne, par le biais des impôts, le pouvoir d'achat des français et hypothèque leur avenir. Mais on le sait, les électeurs veulent rarement entendre parler des choses qui fâchent.

Le premier ministre et le ministre des finances partent en guerre contre l'endettement de la France. A l'occasion de la deuxième conférence nationale sur les finances publiques, l'un comme l'autre ont déclaré avec force qu'il fallait lutter contre cette indiscipline. Si la France est déjà sur le bon chemin - elle devrait ainsi afficher un déficit public inférieur à 2,7% du PIB (produit intérieur brut) sur 2006, et se fixe un objectif à 2,5% pour 2007 - mais elle doit faire mieux.

Et pour cause. Non seulement notre pays dépense chaque jour 100 millions d'euros, selon Dominique de Villepin, pour payer les intérêt de la dette et qui pourraient être utilisés à d'autres fins ( à cet égard, la dette publique devrait baisser de 2 points à 64,6% du PIB fin 2006, cette fois selon Thierry Breton) - mais en plus, une dette trop lourde donne toujours des mauvaises idées aux gouvernants : la seule solution pour la rembourser étant de lever des fonds, le plus souvent sous forme d'impôts supplémentaires.

Bref, selon Dominique de Villepin, "plus de dette pour l'Etat, c'est moins de richesse pour les Français". Et ce n'est pas tout. Non seulement la dette, par le biais de l'impôt, pénalise les citoyens, mais ce n'est pas la seule façon. L'argent qui sert au service de la dette est autant d'argent qui ne sera pas utilisé à des services publics, indispensables aux français ou à la compétitivité de la France. C'est vrai pour l'éducation et la santé, et aussi pour les centres de recherche et d'innovation. D'ailleurs, selon Dominique de Villepin, la dette devrait servir uniquement à financer l'investissement.

Pis, en cette période de vieillissement de la population, comment fera la France pour rendre solvable son système de retraites si elle doit en même temps rembourser sa dette ? De quoi en effet faire peur aux Français. Mais si l'effort de deux poids lourds du gouvernement est méritant, il n'empêche.

Difficile, en effet, d'imposer la dette comme thème de campagne. Au-delà du fait qu'il faille faire peur aux gens, avec des chiffres qu'ils peuvent avoir du mal à comprendre, si les gouvernants peuvent promettre moins d'impôts, ils doivent souvent aussi promettre plus la rigueur, plus d'efforts, pour précisément s'acquitter du fardeau de la dette. Or les électeurs ont rarement envie d'entendre ce genre de choses.

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