Les syndicats belges ont manifesté samedi pour l'unité du pays

Quelque 20.000 Belges ont manifesté samedi à Bruxelles pour demander un relèvement du pouvoir d'achat et exprimer leur ras-le-bol face à la paralysie politique qui dure depuis six mois dans le pays et empêche les autorités prendre des initiatives. Les syndicats, seules organisations représentant aussi bien les francophones que les flamands, refusent de voir le pays éclater.

De nombreux citoyens belges font depuis plusieurs semaines flotter le drapeau à leurs fenêtres, en signe de patriotisme. Ils se sont mobilisés aussi à plusieurs reprises pour sauver le pays de l'éclatement. Depuis les élections du 10 juin dernier, les partis politiques représentant Flamands et Wallons, aux intérêts économiques divergents, n'ont pas réussi à former un nouveau gouvernement.

Ce samedi, c'était au tour des syndicats de manifester. Avec un mot d'ordre typiquement syndical: "on ne touche pas à la Sécu, ni au droit du travail". Environ 20.000 Belges ont manifesté pour demander un relèvement du pouvoir d'achat et exprimer leur ras-le-bol face à la paralysie politique du pays.

Les manifestants ont défilé dans une marée de drapeaux et de ballons verts, rouges et bleus, les couleurs des trois grands syndicats qui organisaient la manifestation, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), ainsi que les formations socialiste FGTB et libéral CGSLB.

Seules organisations unitaires du pays, les syndicats se mobilisent aussi pour une cause plus générale: ils refusent de voir leur pays éclater. Et demandent aux politiques de trouver un terrain d'entente.

L'une des questions qui fâchent porte sur la possibilité qui serait inscrite dans une Constitution de la part des deux provinces d'adopter leur propre politique fiscale. Or, les Flamands, libéraux, sont pour une baisse des niveaux de prélèvement, afin de séduire les investisseurs. Les Wallons, qui ne bénéficient pas d'une économie en aussi bonne forme que leurs voisins flamands, s'inquiètent des répercussions d'une telle politique. Car ils devraient dans ces conditions se passer aussi des transferts flamands. Et augmenter leurs propres prélèvements pour compenser. De quoi doucher encore plus l'enthousiasme des investisseurs potentiels.

"Peut-on imaginer des niveaux de prélèvements et de prestations sociales différents en Wallonie et en Flandre ? Ce serait Kafka, cela coincerait le fonctionnement de l'Etat, cela casserait le pays", a déclaré à l'AFP Claude Rolin, secrétaire général de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC).

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