Polémique entre Nathalie Kosciusko-Morizet et la commission Attali sur le principe de précaution

La secrétaire d'Etat en charge de l'Ecologie juge "réactionnaire" de "toujours vouloir voir dans l'environnement une limite à la croissance". Une réponse sans nuance à la proposition de la commission Attali sur la croissance qui proposait de sortir le principe de précaution de la Constitution.

"La polémique qui se développe sur le principe de précaution est assez réactionnaire. Il y a un conservatisme particulier à toujours vouloir voir dans l'environnement une limite à la croissance", a affirmé ce vendredi la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. "C'est la résurgence d'une polémique ancienne, que j'ai déjà connue comme rapporteur de la Charte de l'environnement".

Nathalie Kosciusko-Morizet répondait à la proposition de la commission Attali de retirer le principe de précaution de la Constitution. Elle a souligné qu'il y avait dans le principe de précaution, "une dimension éthique, mais aussi une nouvelle économie qui se profile derrière tout cela" et qu'il fallait prendre en compte les deux dimensions. "Je ne crois pas que c'est avec plus de croissance qu'on s'en sortira, mais en cherchant les voies d'une croissance plus verte", a-t-elle ajouté.

Selon Le Figaro, les membres de la commission Attali voient dans le principe de précaution "un frein majeur à la croissance". Selon eux, "pour croître, notre économie ne peut plus se contenter de copier le modèle américain, comme au cours des Trente Glorieuses, elle doit innover (...) Or, dans l'innovation, il y a forcément une part d'incertitude, un risque à assumer". "Avec le principe de précaution, nous n'aurions pas eu d'antibiotiques - trop risqué à créer - pas d'Internet - par crainte des images pédophiles - sans parler des voitures...", selon un autre membre de la commission cité encore par le Figaro.

La violence de la réaction de la secrétaire d'Etat, qui cherche à discréditer les membres de la commission Attali par l'utilisation des termes "réactionnaire" ou "conservatisme", peut surprendre. Et ne donne pas l'image d'un responsable politique prêt au dialogue.

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