La filière hippique réplique à Bruxelles

Les professionnels des courses de chevaux "regrette que les spécificités de la filière hippique et de son financement fondées sur des principes d'intérêt général n'aient pas été prises en compte par la Commission".

La filière hippique ne se faisait plus beaucoup d'illusion avant la publication, prévue mercredi, de l'avis de la Commission européenne concernant les paris sportifs. Ce dernier devrait être favorable à une ouverture à la concurrence des paris en ligne, remettant en cause le monopole du Pmu sur les courses hippiques et celui de la Française des jeux sur les paris sportifs au travers notamment de son produit Cote & Match.

Une éventuelle évolution dans ce sens de la réglementation en Europe est cruciale pour le PMU et marginale pour la Française des Jeux qui réalise la plus grande part de son activité sur les loteries et les jeux de grattages. C'est donc la filière hippique qui est la plus en pointe pour tenter de faire revenir Bruxelles sur sa position.

Sans attendre la publication ce mercredi du texte officiel de l'avis, l'Institution des Courses, qui réunit France Galop (courses de galop), Cheval Français (courses de trot) et le PMU, l'organisateur en France des courses hippiques, déplore la décision annoncée de la Commission de Bruxelles. Les professionnels des courses de chevaux "regrette que les spécificités de la filière hippique et de son financement fondées sur des principes d'intérêt général n'aient pas été prises en compte par la Commission et qu'une véritable concertation n'ait pas pu être organisée sur ce sujet".

Les professionnels des courses juge la position de Bruxelles d'autant plus incompréhensible que deux décisions récentes rendues par les Cours de Justice Européennes depuis la réponse de la France à la Commission ont reconnu la validité de mesures restrictives à la liberté de prestation de services dans le domaine des jeux et paris. Ces derniers avaient donc volontairement été laissé de coté par la Directives sur le Services et laissé à l'appréciation de chaque Etat.

L'Institution des Courses veut sensibiliser les autorités européennes en leur rappelant l'importance du secteur hippique en France. Ce secteur génère 62.000 emplois directs et 130.000 indirects. L'ensemble de ces emplois, font valoir les professionnels de cette filière, repose sur le financement apporté par les Sociétés de Courses, associations à but non lucratif et par le GIE PMU qui n'a vocation à aucun bénéfice non plus.

En effet, le PMU assure 80 % du financement de la filière cheval en France. Il a versé 566 millions d'euros en 2005 au société de courses. De nouveaux collecteurs de paris sur Internet ne se sentiront certainement pas obligé de participer à la promotion de l'élevage en France, redoutent les acteur de ce secteur en France.

La France est bien seule en Europe pour défendre le développement d'une telle activité car la passion des courses hippiques n'y est partagée que par deux pays, la France et l'Angleterre, cette dernière ayant adopté un modèle plus libéral.

La filière hippique française tourne désormais ses espoirs vers les politiques français, chargés de répondre demain à l'avis de Bruxelles. Plusieurs membres du gouvernement sont proches de cette filière et comprennent donc les enjeux pour la France d'une éventuelle ouvertures du secteur des paris à la concurrence.

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