Boutin n'entend pas "tolérer les campements" de mal-logés dans Paris

La ministre du Logement a affirmé ce jeudi qu'elle ne se laisserait "pas influencer par aucune gesticulation médiatique en référence au soutien des personnes mal-logées par plusieurs acteurs. Les femmes africaines installées rue de la Banque à Paris ont une nouvelle fois été évacuée jeudi matin.

Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, s'est dite ce jeudi "déterminée à ne pas tolérer que des campements (de mal-logés) s'installent dans Paris". Dans un communiqué, la ministre assure qu'elle "ne se laissera, sur ce point comme sur les autres, influencer par aucune gesticulation médiatique, surtout lorsqu'elles émanent de personnalités très estimables dans leur métier mais totalement incompétentes sur les questions du logement". Les acteurs Gérard Depardieu, Guy Bedos et Richard Bohringer mercredi, suivis jeudi des actrices Josiane Balasko et Emmanuelle Béart, ont rendu visite à la cinquantaine de femmes africaines mal logées qui s'étaient installées sur un trottoir de la rue de la Banque, à Paris.

Selon la ministre, l'association Droit au Logement (Dal), qui soutient activement ces femmes, devait lui remettre dès lundi 28 octobre une liste de noms de ces familles "jugées comme prioritaires pour le logement selon les critères de la (future) loi sur le Droit au logement opposable" (Dalo). Or, "cette liste n'a toujours pas été remise à ce jour", affirme-t-elle. Le décret d'application de la loi Dalo, votée en mars 2006, est actuellement étudié par le Conseil d'Etat mais Christine Boutin compte sans attendre mettre en place d'ici à la fin de l'année pour Paris, où la situation du logement est la plus critique, la commission de médiation instaurée par cette loi.

Hébergées dans d'onéreux hôtels, ces femmes mal logées, en majorité d'origine africaine, dont certaines avec des enfants en bas âge, occupent un coin de trottoir de la rue de la Banque depuis mercredi, jour où une centaine de gendarmes et quelques policiers en civil ont évacué leur campement de tentes installées depuis un mois. Trois d'entre elles ont été blessées jeudi lors d'une nouvelle évacuation.

La rue de la Banque, qui donne sur la place de la Bourse, a été choisie par les organisations d'aide aux personnes mal logées car elle abrite dans un immeuble squatté le symbolique Ministère de la Crise du logement. Depuis l'occupation il y a près d'un an de cet immeuble vide appartenant à l'époque au CIC, la ville de Paris l'a racheté et souhaite en faire des logements sociaux.

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