Statoil nouveau poids lourd des hydrocarbures grâce à Norsk Hydro

La compagnie pétrolière norvégienne Statoil a bouclé le rachat des activités hydrocarbures de sa compatriote Norsk Hydro pour former un des principaux groupes du secteur en Europe. Par ailleurs, la justice va ouvrir une enquête sur les avoirs de Norsk Hydro en Libye pour faire la lumière sur un possible cas de corruption.

C'est un nouveau poids lourd du marché de l'énergie qui voit le jour ce lundi. En effet, Statoil annonce dans un communiqué la finalisation du rachat des activités hydrocarbures de sa compatriote Norsk Hydro. La transaction, par échange de titres, est valorisée à 191,5 milliards de couronnes norvégiennes (24,9 milliards d'euros).

La nouvelle compagnie, baptisée StatoilHydro, devrait compter parmi les dix premiers groupes pétroliers au monde et se présente comme le leader mondial de la production offshore en eaux profondes. Avec 31.000 employés dans quarante pays, elle produira plus de 1,7 million de barils équivalent-pétrole par jour.

A la Bourse d'Oslo, sa capitalisation boursière devrait être proche de 590 milliards de couronnes. StatoilHydro sera dans un premier temps contrôlée à 62,5% par l'Etat norvégien, une part que le gouvernement compte ensuite porter à 67%. Elle est dirigée par Helge Lund, jusqu'à présent directeur général de Statoil.

La fusion des deux groupes, longtemps pressentie, avait été annoncée le 18 décembre 2006, accélérée par l'échec des deux compagnies à décrocher une part dans le gisement gazier géant Chtokman, du russe Gazprom. Aucune des deux compagnies n'avait en effet la taille critique pour être véritablement compétitive à l'international.

StatoilHydro est aujourd'hui de nouveau en pourparlers avec Gazprom sur Chtokman: suite à un nouveau revirement, Gazprom a en effet décidé d'ouvrir son immense projet gazier en mer de Barents à des partenaires étrangers, le français Total ayant déjà obtenu 25% de la société propriétaire des infrastructures.

Ouverture d'une enquête sur les avoirs de Norsk Hydro en Libye
Parallèlement à l'annonce de la fusion officielle entre Statoil et Nork Hydro, cette dernière a annoncé faire l'objet d'une enquête externe sur ses avoirs libyens pour faire la lumière sur un possible cas de corruption. Dans un communiqué distinct, Norsk Hydro a expliqué que, lors du processus de fusion de ses activités hydrocarbures avec Statoil, "des questions ont été soulevées sur le portefeuille libyen" du groupe, hérité de Saga Petroleum, le groupe norvégien racheté par Norsk Hydro en juin 1999 au nez et à la barbe du français Elf. Le portefeuille en question comprend une part de 25% dans le champ Mabruk et une autre de 8% dans le champ Murzuq. Norsk Hydro affirme avoir mis fin à ces engagements et rejeté des droits d'exploration qui lui étaient offerts "parce que le groupe ne pouvait s'assurer que ces accords étaient conformes à ses propres règles éthiques". Cette affaire rappelle celle qui a éclaboussé Statoil il y a quelques années et qui avait coûté son poste au directeur général d'alors, Olav Fjell. En 2004, au terme d'une enquête de la brigade financière de la police norvégienne, Statoil avait été accusé de tentative de trafic d'influence en Iran.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.