Bruxelles insiste pour financer Galileo sur le budget de l'Union

Le commissaire aux Transports Jacques Barrot a proposé des pistes qui permettraient de financer le projet de navigation par satellite, sans pénaliser les Etats.

Bruxelles insiste. La Commission européenne a réitéré mercredi son désir de faire financer Galileo, le projet de navigation par satellite européen (GPS), sur le budget de l'Union, après la tentative de mettre en place un partenariat public-privé. "Je reste convaincu que l'Europe a besoin de Galileo. Aujourd'hui, j'ai mis tous les éléments sur la table qui permettront au Parlement européen et aux ministres de prendre les décisions nécessaires sur le programme et sur le financement avant la fin de l'année", a déclaré le commissaire aux Transports Jacques Barrot, répondant ainsi à l'opposition formulée par certains Etats membres.

Si les quatre premiers satellites du projet Galileo ont été planifiés sur argent public, les 26 suivants devaient être financés aux deux-tiers par huit groupes industriels européens réunis en consortium. Mais les retards et les rivalités entre industriels ont poussé Bruxelles à faire une croix sur cette solution et à se réorienter vers un financement entièrement public.

3,4 milliards d'euros sont nécessaires à la mise en place du projet. La Commission a déjà financé 1 milliard d'euros sur les aides communautaires et doit se mettre en quête de 2,4 milliards d'euros supplémentaires de crédit. C'est pourquoi Bruxelles a choisi de réclamer les fonds non utilisés du budget européen, soit 2,2 milliards pris sur des marges des fonds agricoles 2007 et 2008, tandis que le reste pourrait être prélevé sur les fonds alloués au fonctionnement des institutions européennes.

"Ces marges sont utilisables sans qu'il y ait la moindre diminution des programmes concernés", a ainsi assuré Jacques Barrot. "L'augmentation des prix agricoles mondiaux" réduit de facto les subventions aux agriculteurs et dégage donc des fonds budgétés, a-t-il expliqué.

Reste que pour obtenir ces fonds, censés être redistribués aux Etats membres sous forme d'avoirs, il est nécessaire d'obtenir de facto l'aval des ministres européens des Transports. Ils examineront le dossier le 2 octobre prochain. Pour l'instant, certains pays, comme l'Allemagne, se montrent réticents. "Il y a un tabou qui veut qu'on ne revoit pas ces marges parce que les ministres des Finances espèrent que si ces droits à dépenser n'ont pas été utilisés, ils seront ristournés dans leurs poches", a reconnu le commissaire aux Transports. L'Allemagne a proposé une solution alternative, qui consisterait à demander aux Etats intéressés par Galileo des contributions.

"S'il n'y a pas de possibilité de solution à ce niveau, il faudra que le Conseil européen [qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement] tranche avant la fin de l'année: oui ou non est-on prêt à mettre Galileo sur orbite?", a-t-il déclaré.

En parallèle, Eutelsat a déclaré qu'il était prêt à prendre part à la mise en oeuvre du projet, tout en soulignant ne pas souhaiter en devenir actionnaire. Son PDG Giuliano Berretta, a assuré que son groupe était "à même de fournir une flotte de 26 satellites à Galileo".

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