Record de femmes à l'Assemblée nationale, avec 107 élues

Cent-sept candidates ont été élues au Palais-Bourbon lors des législatives. Un niveau de féminisation de la représentation nationale jamais atteint en France.

Du jamais vu au Palais-Bourbon ! Cent-sept femmes siègeront dans la nouvelle Assemblée nationale contre 76 seulement dans l'assemblée sortante, selon les résultats définitifs des législatives. Parmi elles, on compte 61 élues à gauche, dont 49 pour le seul PS, et 46 à droite, dont 45 pour l'UMP. Elles n'étaient que 13,1% dans l'assemblée sortante et seront un peu moins de 20% dans l'hémicycle pour la prochaine législature, un chiffre qui place la France très loin au classement mondial de la parité.

Parmi les 107 élues, près de la moitié (48) découvriront le Palais Bourbon pour la première fois. Trente de ces nouvelles élues sont des socialistes et 13 appartiennent à l'UMP.

Depuis la loi sur la parité de 2000, les partis sont tenus de présenter autant de candidates que de candidats aux élections législatives, obligation qu'aucun des grands partis ne respecte totalement. Pour ce scrutin, on comptait 41,6% de candidates, à peine mieux qu'en 2002 (38,9%). Des 3.177 femmes candidates, sur un total de 7.639 postulants, la grande majorité n'a pas franchi le seuil du premier tour, puisque 2.860 ont été battues. Et, sur les 933 candidats en lice pour le deuxième tour des législatives, près du tiers (305) étaient des femmes, un pourcentage supérieur de plus de huit points à 2002 (24%).

Le bon résultat du PS s'est accompagné des victoires emblématiques de plusieurs candidates de ce parti: celle de Michèle Delaunay, tombeuse d'Alain Juppé à Bordeaux, ou encore de Sandrine Mazetier, qui a remporté la 8e circonscription de Paris face au très médiatique Arno Klarsfeld. Parmi les victoires notables, celle d'Aurélie Filipetti, proche de Ségolène Royal, qui a battu Alain Missoffe (UMP) dans la 8è circonscription de la Moselle, ou encore celle de Delphine Batho, autre proche de l'ancienne candidate socialiste, dans les Deux-Sèvres.

A noter également l'élection inattendue de Catherine Lemorton (PS), qui a défait le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Enfin, la Guyane sera représentée uniquement par des femmes dans l'hémicycle, la PRG Christiane Taubira, réélue dimanche, et la nouvelle députée Chantal Berthelot (PSG) qui a battu le sortant UMP et ancien ministre, Léon Bertrand.

A droite, une novice en politique et mère de trois enfants, Laure de La Raudière (UMP), 41 ans, a battu nettement le député sortant et ancien ministre radical de gauche, François Huwart, à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Les trois femmes ministres encore en lice, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Christine Boutin (Logement et Ville) et Roselyne Bachelot (Santé et Jeunesse), ont été réélues et sont donc assurées de rester au gouvernement. Elles pourraient y être rejointes par Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), réélue dans l'Essonne et dont le nom circule avec insistance pour un poste gouvernemental.

A noter que les femmes députés ont le plus souvent des suppléants masculins. Leur entrée (ou leur maintien) au gouvernement se traduira donc par une diminution automatique du nombre de femmes au Palais-Bourbon. Qui pourra être compensée par les éventuelles suppléantes des députés hommes nommés au gouvernement.

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