L'OCDE presse Séoul d'améliorer l'emploi des jeunes

Dans un rapport paru ce jeudi, l'OCDE souligne que la situation des jeunes sud-coréens face à l'emploi tend plutôt à se dégrader. Elle appelle le pays à dynamiser le marché du travail de ses jeunes.

"Peut mieux faire"! C'est le sentiment de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport sur la Corée du sud qui devrait faire en sorte d'améliorer les perspectives d'emploi de sa jeune génération. La situation des jeunes face au marché du travail s'est détériorée au pays du Matin calme après la crise financière de la fin des années 1990. Malgré l'important arsenal de mesures mises en place par les pouvoirs publics depuis le début des années 2000, beaucoup cependant reste à faire pour rétablir le dynamisme du marché du travail des jeunes.

Ce rapport de l'OCDE, paru ce jeudi, indique que même si le taux de chômage des jeunes est en deçà de la moyenne OCDE (14,7%), il dépasse 10% depuis 2003 alors qu'il oscillait entre 6 et 8% avant la crise financière. Le taux d'emploi des jeunes reste quant à lui relativement faible, à 27% en 2006, pour une moyenne OCDE de 43%. Ce taux s'explique en partie par une participation relativement élevée à l'enseignement tertiaire.

La part des jeunes qui ne sont ni dans les études, ni dans un emploi est proche de la moyenne OCDE pour la tranche d'âge de 15 à 24 ans, mais pour la tranche de 15 à 29 ans, ce taux est de 17%, soit beaucoup plus que la moyenne OCDE. Le niveau élevé de ce taux chez les jeunes de 25 à 29 ans reflète à la fois leur arrivée tardive sur le marché du travail, liée au service militaire obligatoire, une participation quasi-universelle à l'éducation tertiaire et un taux élevé de non-emploi chez les diplômés de l'enseignement tertiaire.

Dans le même temps, de nombreux jeunes travailleurs sont enlisés dans des emplois dits "non réguliers", c'est-à-dire des emplois de courte durée offrant peu de perspectives de carrière. En 2006, plus de 33% des travailleurs de 15 à 29 ans étaient employés dans le cadre de l'un de ces contrats non réguliers. De plus, un nombre croissant de jeunes diplômés ne trouvent pas d'emploi correspondant aux qualifications qu'ils ont acquises dans le système éducatif (phénomène dit du "déclassement").

D'une manière générale, l'encadrement réglementaire du système éducatif et du marché du travail, qui a bien fonctionné pour la Corée pendant plusieurs années, a besoin d'être encore modernisé face à l'évolution rapide des besoins de l'économie, à sa complexification et à sa mondialisation, selon l'OCDE.

Pour répondre à ces problèmes, les experts du château de La Muette proposent un certain nombre de recommandations: renforcer les liens entre les établissements tertiaires et le monde du travail. Assurer un service d'orientation professionnelle à tous les étudiants, afin que leurs décisions en matière d'études reposent sur des choix informés et guidés. Poursuivre une réforme plus globale de la législation de protection de l'emploi. Dans les mesures du marché du travail pour les jeunes, donner la priorité au groupe des jeunes qui ne sont ni en études, ni dans l'emploi et simplifier les dispositifs existants destinés aux jeunes. Poursuivre, enfin, les efforts pour renforcer le service public de l'emploi et le rendre plus pertinent aux besoins des jeunes en recherche d'emploi.

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