Sainsbury ouvre ses comptes à Delta Two. Le numéro trois britannique des supermarchés a autorisé ce jeudi le fonds d'investissement public du Qatar à procéder à une étude approfondie de sa situation financière dans le cadre de son offre d'achat à 10,6 milliards de sterling, soit 15,14 milliards d'euros.

Delta Two avait auparavant révisé les conditions de son offre pour inclure un paiement en numéraire de 600 pence par action. Une offre améliorée qui a permis de débloquer le dossier après des semaines de querelle entre les deux parties sur la structure de la transaction, financée pour plus de la moitié par une ligne de crédit auprès d'un syndicat bancaire. Trop risqué, estimait Sainsbury, alors que la crise du crédit bat son plein.

La nouvelle offre ne change pas la proposition initiale de 600 pence par titre, qui équivaut à 40,8 fois le bénéfice par action de Sainsbury pour les 52 semaines s'achevant au 24 mars 2007. Elle relève cependant de 850 millions de sterling la part du financement en titres, à la fois en actions ordinaires et en actions préférentielles.

Le syndicat bancaire impliqué dans le montage de l'opération, ABN Amro, Credit suisse et Dresdner Kleinwort, a aussi fourni de nouvelles lettres d'engagement. "Aucune part de ce financement ne représentera une gêne pour le groupe Sainsbury existant", ont précisé de fait Sainsbury et Delta Two.

Par ailleurs, Tony Campbell, ancien directeur général adjoint d'Asda Group, la filiale britannique du numéro un mondial de la distribution Wal-Mart, deviendrait président du conseil d'administration de Sainsbury si la transaction se concrétise.

Pour l'instant, les deux groupes ont précisé que rien ne permettait d'assurer le lancement effectif d'une offre d'achat. Mais l'action Sainsbury n'en progresse pas moins vivement à la Bourse de Londres. Le titre gagne plus de 2,5% à 568 pence en début de matinée, dans un marché par ailleurs globalement en repli.