2007, année décisive pour les réformes selon Angela Merkel

L'Allemagne veut poursuivre cette année ses réformes structurelles pour ne pas casser l'embellie sur le chômage et les finances publiques obtenue en 2006. Les sujets de dispute dans la coalition ne manquent pourtant pas.

L'image du jour outre-Rhin sera sans doute la remise d'un généreux bouquet de fleurs par la Chancelière Angela Merkel à son ministre des Finances, le populaire social-démocrate (SPD) Peer Steinbruck, à l'occasion de son soixantième anniversaire. En ouverture du premier conseil des ministres de l'année, ce geste pouvait aussi symboliser l'harmonie au sein du gouvernement de grande coalition après treize mois de travail.

Mais il n'est en rien prévu de se reposer sur ses lauriers. Au contraire. Pour l'année à venir, qui implique déjà lourdement Berlin sur le plan international avec la présidence de l'Union européenne et celle du G8, Merkel veut mettre les bouchées doubles sur le plan intérieur, en poursuivant les efforts d'une politique dont le leitmotiv "assainir, investir et réformer" a porté ses fruits, a-t-elle affirmé la presse.

L'Allemagne est devant une "année décisive pour la poursuite des réformes", a martelé la Chancelière, en vue de pérenniser le bon retournement sur la conjoncture et l'emploi entamé en 2005 et renforcé l'an dernier. Le gouvernement entend du reste réviser prochainement à la hausse sa prévision de croissance pour 2007, actuellement chiffrée à 1,4%. Après un bond de l'ordre de 2,5% du PIB l'an dernier, un chiffre proche de 2% est atteignable, selon plusieurs instituts de conjoncture, et ce malgré la hausse de la TVA au 1er janvier dernier.

Ce contexte fait de 2007 une fenêtre de tir idéale pour poursuivre les réformes, d'autant qu'il sera moins aisé d'opérer en 2008 pour cause d'importantes élections régionales, et en 2009, année des législatives. La difficulté cette année peut tenir à une surcharge de calendrier: tout en conduisant les réformes en interne, Berlin doit assurer la double présidence de l'Union européenne de janvier à juin et toute l'année du groupe des pays les plus industrialisés élargi à la Russie (G8).

Dans la lutte contre le chômage, l'accent va être mis sur les moins de 25 ans et les plus de 50 ans, a souligné le vice-chancelier Franz Müntefering (SPD). Cela frotte encore au sein des partis de la coalition au sujet des instruments à mettre en place, la droite privilégiant le salaire combiné, la gauche l'extension du salaire minimal. Le SPD vient en outre de sortir de son chapeau l'idée d'un impôt négatif, mais sans chiffrer son impact sur les finances publiques...

Pour continuer à soutenir la croissance, un volet important passe par l'adoption de la réforme de la fiscalité des sociétés prévue pour s'appliquer dès 2008, de même que le développement des financements en partenariat public-privé dans les infrastructures et la chasse à la bureaucratie qui complique la vie des PME.

Côté déficits publics, l'embellie aura été spectaculaire en 2006, avec un déficit des administrations publiques qui devrait largement se situer sous les 3% du PIB pour la première fois depuis 2001. Mais les difficultés structurelles du budget et les risques de dérapages ne doivent pas être perdus de vue, a martelé la chancelière.

Le chantier de l'année reste celui du financement de la santé. Plus personne n'y comprend trop rien dans ce projet qui donne lieu à des batailles d'expertise entre le gouvernement et les régions, qui contrôlent le Bundesrat (chambre haute du parlement), à propos de son impact financier. Mais le cap d'une adoption définitive du texte avant le 1er avril est maintenu.

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