Airbus, la grande filiale d'EADS, annonce qu'il va porter ses cadences de production de la famille de long courrier A330 et A340 de 7 appareils par mois à 8 appareils/mois d'ici le début 2008, puis 9 par mois d'ici la mi-2009.

Airbus a livré mercredi à Toulouse le 800ème appareil de cette famille lancée au début des années 1990, un bi-réacteur A330-200 destiné à Qatar Airways. cette dernière, qui exploite une flotte de 52 Airbus dont 29 A330/340, a aussi commandé 2 très gros porteurs A380 et a annoncé ce mercredi son intention d'acquérir 80 nouveaux A350 XWB (voir ci-contre).

En y ajoutant les quadriréacteurs A340, le constructeur fait état de 1.080 appareils commandés par 85 utilisateurs, dont 280 restent à livrer. "Cette famille est la première dans ce segment de marché à franchir le cap des 1.000 commandes", a déclaré John Leahy directeur général délégué aux ventes d'Airbus.

Les A330 ont engrangé, en 2006, 104 commandes, le meilleur résultat depuis l'an 2000, mais les commandes de quadriréacteurs A340, pénalisées par leur consommation de carburant ont chuté à 15 exemplaires pour la deuxième année consécutive.

Les A330 et A340 risquent d'être en partie concurrencés par le futur Boeing 787 "dreamliner", construit pour 50% en matériaux composites plus légers que le métal, qui doit être mis en service en 2008 sur le même créneau des longs courriers de 250 à 350 places. Pour concurrencer Boeing, le programme de futur Airbus A350XWB (pour extra wide body, fuselage très large) devrait succéder aux 330/340 à partir de 2013, avec cinq ans de retard sur le B787.


Dialogue de sourds direction-syndicats sur le plan d'économie Power8
La direction d'Airbus a réexpliqué ce mercredi à Toulouse lors d'un nouveau comité d'entreprise européen l'importance qu'elle attachait au plan de restructuration Power8 que les syndicats continuent à dénoncer avec vigueur. Le président Louis Gallois a "insisté à nouveau sur l'importance du plan Power8 (qui) pose les fondations d'une nouvelle entreprise Airbus plus efficace, entièrement intégrée et soutenue par un réseau de partenaires". Il a par ailleurs "répondu aux questions des délégués syndicaux", indique un communiqué de l'avionneur publié à la fin de la réunion. Mais les réactions des syndicats, recueillies par l'Agence France Presse (AFP) témoignent de leur mécontentement. "Nous avons écouté pendant six heures la direction qui dit qu'elle veut dialoguer mais ne présente aucune ouverture concrète", a indiqué Jean-François Knepper, vice-président du comité européen et délégué syndical central FO (Force Ouvrière, très présent dans l'entreprise). Il dénonce une "politique dogmatique et idéologique" et des "projets destructeurs" pour l'avenir de l'avionneur. Après la mobilisation du 6 mars dernier sur tous les sites français d'Airbus, les salariés de l'avionneur européen se préparent à une nouvelle journée d'action vendredi englobant tous les sites européens de l'avionneur.