Démarrée en même temps que les vacances scolaires de la Toussaint, la grève des stewards et hôtesses d'Air France a rendu éprouvant les départs en vacances de nombres de familles lorsqu'elle n'a pas tout simplement contraint ces voyageurs à annuler leur départ.

En effet, certains voyageurs de province n'ont pas eu de vol entre l'aéroport le plus proche de leur domicile et celui de départ de leur vol. L'avion qui devait les emmener est donc parti sans eux. D'autres, qui utilisaient Air France pour se rendre sur les lieux de leurs vacances ont vu leur vol annulé, ce qui les a empêché de profiter de la prestation, séjours en hôtel ou circuit, réservée sur place. Les calculs s'annoncent complexes.

De leur coté, les tour-opérateurs sont également très actifs. Leurs représentants sont présents dans les aéroports pour tenter de trouver avec Air France des solutions pour leurs clients bloqués par la grève, explique René-Marc Chikli, président du Ceto, le Cercle des tour-opérateurs. Mais les alternatives sont réduites en cette période de forts départs en vacances. Les voyagistes assurent que les clients qui ne pourront pas partir "seront intégralement remboursés".

C'est en effet, "la force du package", ces formules qui associent un transport à un séjour dans un hôtel ou un circuit élaboré par un voyagiste tel que Fram ou Nouvelles Frontières. La loi prévoit le remboursement de l'ensemble de la prestation par le voyagiste si le départ ne peut être assuré. De leur coté, les voyagistes seront confrontés au paiement de pénalités, notamment par les hôteliers vers qui les clients n'ont pu être acheminés. Dans ces conditions "des discussions seront forcément ouvertes avec Air France en fin de semaine ou dés le début de semaine prochaine, c'est-à-dire dés que l'ampleur des problèmes pourra être évaluée", explique René-Marc Chikli.

Le cas sera complètement différent pour les particuliers qui choisissent d'associer un vol acheté auprès d'une compagnie à la réservation en direct d'un séjour à l'hôtel, constituant ainsi leur propre package. Ce client devra se débrouiller seul pour se retourner vers son transporteur et il sera contraint de payer le séjour non utilisé à l'hôtelier.

Air France n'a pas encore chiffré le coût de cette grève mais la compagnie précise qu'il "est très important, remboursements compris". Malgré tout, Air France déclare avoir choisi une "démarche d'indemnisation la plus compréhensive possible". "Notre sujet n'est pas de faire des économies de bout de chandelles sur ces sujets-là", assuré le responsable. Air France a par exemple mis à disposition des passagers dont le voyage était perturbé par la grève des hôtesses et stewards quelque 4.000 chambres d'hôtels à l'aéroport de Roissy et quelque 300 chambres à Orly depuis jeudi.