EADS : François Fillon dément toute "manoeuvre" de l'Etat, Thierry Breton entendu ce vendredi par le Sénat

Le Premier ministre a affirmé aujourd'hui que l'Etat français ne s'est prêté à aucune "manoeuvre supposée" à l'occasion de la vente des actions EADS, au lendemain de l'annonce du scandale des délits d'initié chez le constructeur aéronautique. Une affaire qualifiée de "très grave" par François Fillon. Le Sénat va organiser des auditions publiques sur l'affaire et recevra notamment Thierry Breton, ministre des Finances à l'époque des faits.

Le Premier ministre François Fillon a eu pour la première fois aujourd'hui l'occasion de s'exprimer sur le scandale des délits d'initié chez EADS. A l'occasion des questions d'actualité au Sénat, il a affirmé que l'Etat français ne s'est prêté "en aucune façon" à "une manoeuvre supposée" sur la liquidation d'actions d'EADS par des porteurs privés. François Fillon intervenait le lendemain de la publication par Le Firago d'une note préliminaire de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) sur les circonstances de la vente de quantités considérables d'actions EADS par des dirigeants et les deux principaux actionnaires privés du groupe, peu avant l'annonce des retards du programme A380. Selon la note, le ministère des Finances aurait été informé des propblèmes du groupe et aurait laissé les groupes Lagardère et Daimler se désengager partiellement d'EADS.

"Les faits qui sont reprochés à certains dirigeants d'EADS sont très graves", a affirmé le Premier ministre au Sénat. Mais "l'Etat ne s'est prêté en aucune façon à une manoeuvre supposée (...) sur la liquidation d'actions par des porteurs privés", a-t-il ajouté. Si l'Etat n'est pas intervenu, c'est d'ailleurs "pour une raison simple", a-t-il poursuivi: "c'est qu'il y avait un pacte d'actionnaires curieux, qui avait été négocié sous une autre majorité et qui privait l'Etat français et l'Etat allemand de tout droit d'intervention sur les affaires d'EADS". Et le Premier ministre a réitéré le soutien des pouvoirs publics au groupe d'aéronautique et de défense, qui est "sur la bonne voie" et "sort de sa crise de croissance".

Le gouvernement n'en a pas pour autant fini avec l'affaire EADS. Le Sénat, toujours lui, va en effet organiser une série d'auditions publiques sur l'affaire, a annoncé aujourd'hui le président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis.

Thierry Breton, ministre des Finances à l'époque des faits, sera entendu dès demain vendredi. En même temps que lui son ancien directeur de cabinet à Bercy, Gilles Grapinet, et Bruno Bézard, directeur de l'Agence des participations de l'Etat (APE), seront auditionnés.

Le président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Michel Bouvard, et le directeur général de la CDC, Augustin de Romanet, seront entendus mercredi 10 octobre au matin.

Il s'agit "d'éclairer le Sénat sur les conditions de cession des titres EADS à la veille de la révélation des difficultés du groupe, au printemps 2006", a indiqué Jean Arthuis.

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