L'affaire est suffisamment rare pour ne pas être signalée. Alors que les grandes sociétés de ventes aux enchères (Artcurial, Christie's, Cornette de St Cyr) accumulent les vacations dédiées aux artistes contemporains, en ce moment anglais un peu, américains beaucoup, chinois énormément, en faisant monter les adjudications à des sommets spéculatifs, une "petite" étude parisienne, Neret-Minet, guidée par l'expert J.R. Mattes, consacre une séance à la jeune création contemporaine, essentiellement française. 296 peintures, sculptures, gravures et céramiques sont ainsi proposées, en provenance de 110 artistes, à des estimations comprises entre 100 et 10.000 euros.

Parmi les signatures, quelques noms déjà bien établis: Eliane Larus, aux personnages voisins de ceux de Chaissac et dont une sculpture a été présentée à la dernière Fiac, Marc Bourlier et ses bois flottés curieusement rangés dans des cadres: entre 2.500 et 4.000 euros. D'autres sont présentés pour la première fois: Michèle Burles, traits fins d'un art brut, ou Hélène van Dongen aux céramiques très actuelles: autour de 600 euros.

Picasso était célèbre à 20 ans mais Van Gogh n'a jamais vendu une toile de son vivant. Il ne faut donc pas s'obstiner sur une évolution, toujours hasardeuse, des prix d'un peintre, mais acheter selon sa propre sensibilité, en s'initiant notamment dans les galeries, mais aussi ateliers et Internet. Un exemple: Joëlle Gicquel, une peintre originale qui réalise d'étonnantes peintures-photos déstructurées, n'a jamais pu faire l'objet d'expositions notables ou de vacations importantes, faute d'être commercialement reconnue en France. Alors que ses oeuvres trouvent preneur hors des frontières, de Londres à Shanghai, à des prix encore abordables.


24 novembre, Drouot Richelieu salle 9, 14h. Renseignements [email protected]