C'est un secteur pour amateurs, soit passionnés et initiés, soit à la recherche d'un passé personnel. Les cartes anciennes font l'objet de collections, par thème, époque, pays, ou sont achetées à l'unité par quelques généalogistes ou résidents d'une région précise. Les seconds se contentent, pour quelques centaines d'euros, d'une ou plusieurs cartes pour effectuer leurs recherches ou pour décorer un salon. Les premiers n'hésitent pas à surenchérir pour un modèle rare.

L'essor des cartes du monde, puis marines, puis régionales, date de la fin du XVIème siècle: elles sont peu courantes et atteignent les 100.000 euros. Plus onéreux encore sont les premiers atlas, notamment celui d'Ortelius - 53 gravures sur cuivre - dont on connaît une vingtaine d'éditions successives ou celui de Lafreri - 200 cartes - aux recueils tous différents, très finement gravés aux ornements très travaillés. Les collectionneurs donnent la préférence aux cartes décoratives, si possible aquarellées: attention, certaines l'ont été postérieurement à leur édition, et perdent ainsi un tiers de leur valeur. Autres dépréciations, les reproductions effectuées plus tardivement sur papier d'époque, une méthode assez courante difficile à identifier.

Enfin, les cartes présentant des erreurs, imprécisions ou ancienne orthographe sont particulièrement recherchées, tout comme celles de certains pays (Etats-Unis, Japon) achetées en France puis revendues très cher sur place. La vacation organisée par Bioche-Giquello propose plus de 300 lots, avec quelques estampes, livres anciens et récits de voyages. Parmi les cartes et atlas, souvent présentés par secteur géographique, de nombreuses éditions des XVII et XVIIIème siècles, en bon état, souvent signées. Les prix oscillent entre 100 ("Carte du Diocèse de Beauvais", 1710) et 3.000 euros (un plan de la "Baye de Bastia en Corce", vers 1794).


9 novembre, Drouot Richelieu, 14 h salle 15. Renseignements: www.loeb-laroque.com (expert)