Bali sans accord ? Alors que le sommet était censé se terminer ce vendredi après-midi à Bali, personne n'osait envisager un tel échec. Du coup, afin d'accoucher d'un document qui serait acceptable par tous, les délégués réunis dans cette petite île d'Indonésie jouaient les prolongations vendredi dans la nuit.

Il s'agit de prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto, le seul accord multilatéral visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

Reste à savoir comment, sachant que pays en développement et pays développés se déchirent sur les responsabilités des uns et des autres. Les pays pauvres ont d'ailleurs déclaré qu'ils ne céderaient pas aux pressions, voire aux menaces des pays riches, qui les pressent de réduire leurs émissions. Les pays pauvres estiment qu'ils ne peuvent pas réduire leurs émissions tout en se développant, et font valoir que les pays riches ont largement pollué quand ils se sont eux-mêmes développés.

Au-delà de ce contexte, il semble, à l'heure actuelle, que le point d'achoppement est le préambule du texte, et la mention - ou non - d'un objectif de baisse chiffré (de 25 à 40% d'ici 2020) des émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés. Les Etats-Unis, soutenus par le Canada et l'Australie s'opposent à un objectif chiffré.

La présidence indonésienne cherche à sortir de l'impasse en proposant un texte déclarant que les émissions "culminent d'ici dix à quinze ans, pour être ensuite réduites d'ici 2050 à des niveaux très bas, bien en dessous des niveaux de 2000". Autrement dit, sans qu'un objectif chiffré n'apparaisse.