Les fonds d'investissement renoncent à racheter Sallie Mae aux conditions actuelles

Le groupe SLM (prêts aux étudiants), dit Sallie Mae, a annoncé mercredi soir l'échec de son rachat pour 25 milliards de dollars par plusieurs grands noms de la finance américaine, qui veulent revoir les conditions de l'opération. C'est la deuxième fois en moins d'une semaine que des fonds renoncent à finaliser des opérations conclues au printemps, avant que la crise du subprime ne débute.

Après le non vendredi de KKR et de Goldman Sachs sur Harman, c'est au tour de plusieurs grands noms de la finance de renoncer à reprendre pour 25 milliards de dollars le groupe SLM (prêts aux étudiants), dit Sallie Mae. Une nouvelle fois, la faute en revient à la crise du subprime de cet été qui remet en cause nombre des méga-fusions conclues au printemps.

"Le groupe d'acheteurs n'envisage pas de finaliser l'acquisition de Sallie Mae aux conditions prévues par l'accord de fusion", tel qu'il avait été rendu public en avril, a précisé le groupe dans un communiqué. Par l'ampleur des sommes en jeu (25 milliards de dollars), l'opération devait être la neuvième plus importante dans l'histoire des reprises de sociétés par des fonds.

L'accord initial prévoyait le rachat de Sallie Mae à 50,2% par un groupe d'investisseurs menés par le fonds JC Flowers, associé au fonds d'investissement Friedman Fleischer & Lowe. Deux des plus grandes banques du pays, Bank of America et JPMorgan Chase, devaient se partager à parité le solde du capital.

Dans son communiqué, Sallie Mae s'est dite convaincue que "le groupe d'acheteurs n'a pas de raison contractuelle pour ne pas honorer les obligations prévues par l'accord de fusion" et se dit déterminée à faire valoir ses droits.
Elle souligne que rien dans la marche de ses affaires depuis cet été ne justifie une telle volte-face. Sallie Mae, créée par le gouvernement américain, fournit des prêts étudiants. Avec près de 10 millions de clients, son encours de crédit atteint 153 milliards de dollars.

L'échec de cette acquisition illustre les difficultés rencontrées par les acteurs du non-coté à mener désormais à bien les gigantesques acquisitions qui les ont longtemps caractérisés, depuis la crise financière de l'été. Les difficultés du marché hypothécaire ont entraîné un assèchement généralisé des liquidités indispensables à ce type de rachat, financé par endettement. Vendredi, les fonds d'investissement KKR et Goldman Sachs Capital Partners avaient fait savoir qu'ils ne voulaient plus boucler le rachat du groupe Harman (équipement audio) pour 8 milliards de dollars, annoncé en avril.

Toutefois certaines opérations peuvent être conclues: KKR a réussi lundi à boucler son rachat de First Data, pour 29 milliards de dollars, et le rachat de Clear Channel par Bain Capital, pour 27 milliards de dollars, vient d'être approuvé par les actionnaires. Mais d'autres transactions n'ont pu être sauvées qu'après une renégociation des prix à la baisse, en particulier pour la vente par le groupe Home Depot de sa filiale HD Supply, cédée à un prix inférieur de 17% à celui convenu initialement.

Plusieurs autres opérations de rachat semblent proches de capoter, notamment le rachat de Genesco (chaussures de sport) pour 1,5 milliard par le groupe Finish Line, qui a menacé lundi de renoncer. La vente du fabricant de glaçons Reddy Ice par le fonds GSO Capital pour 1,1 milliard serait elle aussi en renégociations, selon la presse spécialisée.

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