Régimes spéciaux : les syndicats attendent avant de négocier dans les entreprises

Dans l'attente d'une possible nouvelle journée de mobilisation, les syndicats des secteurs des transports (RATP,SNCF) et de l'énergie (EDF, GDF) rechignent a engager les négociations prévues par le ministre du Travail.

Les négociation d'entreprise sur la réforme des régimes spéciaux sont au point mort, ou presque. Peu de syndicats des entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP, EDF-GDF...) acceptent en effet de discuter de ses modalités avec leurs directions, la plupart se préparant à lancer mercredi des appels à de nouvelles grèves pour la mi-novembre.

De fait, Les fédérations de l'énergie (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC) ainsi que les syndicats de la RATP et de la SNCF ont prévu de se réunir dès 9H30 mercredi prochain pour prendre une décision sur une éventuelle grève après les vacances de Toussaint. Déjà, pour des motifs qui leur sont propres, les fédérations de fonctionnaires appellent à la grève le 20 novembre.

Dix jours après la très forte mobilisation du 18 octobre et la quasi-paralysie des transports et au lendemain d'une nouvelle série de rencontres du ministre du Travail Xavier Bertrand avec les syndicats, les invitations à discuter dans les entreprises concernées rencontrent donc très peu d'échos. Il règne plutôt un climat d'attente.

Ainsi à la RATP, où le président Pierre Mongin s'était dès le 2 octobre déclaré prêt "à voir, la pénibilité, les primes, les âges planchers" des agents avec les syndicats, seuls deux d'entre eux (Unsa et CFE-CGC) ont franchi la porte de son bureau ce lundi.

Les six autres ont décliné l'invitation dès le 20 octobre, à l'exemple de la CGT dont le secrétaire général, Gérard Leboeuf a rappelé lundi que la balle est aujourd'hui dans le camp du gouvernement. "Nous avons interpellé le ministre du Travail, Xavier Bertrand, et nous attendons une réponse d'ici 48 heures à nos revendications", a-t-il indiqué précisant que de cette "réponse ou non réponse" dépendra "la question d'une action plus longue et plus dure".

A la SNCF, la direction n'a pas attendu les dates fixées des 6 et 12 novembre, pour engager des discussions avec ses syndicats en recevant pendant la grève du 18, la Fgaac, syndicat autonome représentant près d'un tiers des 25.000 conducteurs. Le syndicat a indiqué "avoir été conforté" dans sa démarche de négociateur après sa rencontre vendredi avec le ministre du Travail. Et la SNCF s'est engagée "à présenter rapidement des propositions concrètes sur les mesures destinées à l'ensemble des cheminots, futurs embauchés et personnel en place".

L'entreprise pourra aussi compter sur la présence de la CFTC à ses rendez-vous des 6 et 12 novembre, comme l'a annoncé le syndicat, en insistant toutefois sur la nécessité auparavant d'une "réponse" de Xavier Bertrand pour un "aménagement" de la réforme des régimes spéciaux. En revanche, les six autres fédérations de cheminots dont la CGT (majoritaire) et Sud Rail ont clairement affiché leur refus d'accepter l'invitation de la direction, et attendent toujours la réponse de Xavier Bertrand à leur demande d'une "table ronde" sur le sujet. Le 22 octobre les huit fédérations de cheminots ont signé une déclaration commune marquant leur "refus de cette réforme".

Dans l'énergie (EDF, GDF) le discours syndical était identique, l'interfédérale prévenant dès le 23 octobre que "dans le cas où le gouvernement ne reverrait pas sa copie" sur les régimes spéciaux, les syndicats appelleraient les salariés à se mobiliser et à "construire un nouveau temps unitaire de grève et de manifestations". L'épreuve de force devrait donc perdurer au moins quelques semaines.

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