Les Etats-Unis n'ont créé que 97.000 emplois en février

Cette performance est la plus faible enregistrée depuis début 2005. Cependant, le pays a créé plus de deux millions d'emplois en un an.

L'économie américaine a créé 97.000 emplois en février, un chiffre modeste qui révèle le ralentissement général de l'économie, toujours affectée par la crise de l'immobilier résidentiel. C'est le niveau de créations d'emplois le plus faible depuis janvier 2005, mais il n'a pas surpris les analystes qui tablaient sur 100.000 embauches environ. En revanche, bonne surprise, les chiffres des mois précédents ont été révisés en nette hausse, pour faire ressortir 146.000 embauches en janvier (au lieu de 111.000) et 226.000 en décembre (au lieu de 206.000).

Les créations d'emplois sont suivies avec attention par les économistes qui les jugent plus représentatives de la santé du marché du travail que le taux de chômage. Ils estiment qu'il faut entre 110.000 et 130.000 créations par mois pour absorber l'augmentation de la population active. "L'économie a créé 2 millions d'emplois depuis un an", a souligné Philip Rones, commissaire adjoint aux statistiques sur l'emploi.

Le taux de chômage de son côté est revenu à son niveau de décembre, soit 4,5%. Il a agréablement surpris les analystes qui s'attendaient à une stabilité à 4,6%. Le ministère a rappelé que le taux de chômage évoluait entre 4,4% et 4,6% depuis six mois.

Ce rapport est publié alors que les marchés s'interrogent sur la vigueur de l'économie américaine, surtout depuis que la croissance du dernier trimestre a été révisée à 2,2% seulement (en rythme annuel). Dans un rapport de conjoncture publié mercredi, la Réserve fédérale notait que la croissance a été modérée depuis la mi-janvier, avec "un certain ralentissement" constaté dans plusieurs régions.

De son côté, le département du Commerce a indiqué que le déficit commercial avait baissé à 59,1 milliards de dollars en janvier contre 61,5 milliards en décembre. L'euro a reculé à 1,3119 dollars après la publication de ces rapports.

Les créations d'emplois ont été portées par le secteur tertiaire en février (+168.000), surtout dans la fonction publique (+39.000), l'éducation/santé (+31.000), les loisirs (+31.000) et les services aux entreprises (+29.000). Le commerce de détail, lui, n'a procédé qu'à 8.000 embauches.

Sans surprise, compte tenu des difficultés de l'immobilier résidentiel et du mauvais temps de février, le bâtiment a supprimé 62.000 emplois. L'industrie en a perdu 14.000. Le rapport devrait également maintenir éveillée la vigilance de la Fed sur les risques d'inflation. Le salaire horaire moyen a progressé de 6 cents en février à 17,16 dollars, ce qui représente une hausse de 0,4% sur un mois, supérieure aux attentes des analystes qui tablaient sur +0,3%. La hausse a atteint 4,1% sur un an, comme le mois précédent.

La grande crainte de la banque centrale est que la santé du marché du travail nourrisse les tensions inflationnistes pas le biais de hausses de salaires. Enfin, élément intéressant au regard de la situation française, la durée hebdomadaire de travail dans le secteur privé a baissé à 33,7 heures contre 33,8 en janvier.

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